Amedeo Clemente Modigliani (12 juillet 1884 à Livourne, Italie - 24 janvier 1920 à Paris) est un peintre et sculpteur italien de l'Ecole de Paris. Se considérant initialement comme un sculpteur, ce n'est qu'à partir de 1914 qu'il se consacre exclusivement au dessin et à la peinture de nus et de portraits. Ses œuvres, aux formes étirées et aux visages sans regard ressemblant à des masques, demeurent emblématiques de l'art moderne naissant.
Né au sein d'une famille romaine d'origine juive séfarade, Amedeo est le quatrième enfant d'un homme d'affaires ruiné. Son enfance est pauvre et marquée par la maladie. À 14 ans, il subit une attaque de typhoïde et deux ans plus tard une tuberculose. En 1898, son frère Emmanuel est condamné à six mois de prison pour anarchisme. En 1900, une nouvelle crise de pleurésie se complique en tuberculose. L'année suivante, après une attaque de tuberculose, il est envoyé en convalescence et visite Capri, Naples, Rome et Florence.
En 1902, il s'inscrit à l'école libre du nu, la Scuola Libera di Nudo de l'Accademia di Belle Arti à Florence et l'année suivante à l'Institut des arts de Venise, où il fréquente les bas-fonds.
En 1906, il déménage à Paris, alors le centre de l'avant-garde, dans le Bateau-Lavoir, un phalanstère pour prolétaires de Montmartre. D'abord influencé par Toulouse-Lautrec, il s'inspire de Paul Cézanne, du cubisme et de la période bleue de Picasso. Il est remarqué pour sa vitesse d'exécution. Il ne retouche jamais ses tableaux.
En 1909, Paul Guillaume, un jeune et ambitieux négociant, lui présente le sculpteur roumain Constantin Brancusi. Sur les conseils de ce dernier, il s'installe en avril 1909 son atelier à la Cité Falguière de Montparnasse et se met à la sculpture sur pierre, qui pour quelque temps passe au premier plan de sa création. Malade et usé par son mode de vie, il fait un court séjour à Livourne.
Il revient à Paris et loue un studio à Montparnasse. En 1910 il fait la rencontre de la poétesse russe, Anna Akhmatova et a une liaison avec elle.
En 1911 Modigliani expose ses sculptures de pierre, dans lesquelles il cherche un effet archaïque, dans l'atelier de l'artiste portugais Amadeo de Souza-Cardoso. Commence alors une période où le motif de cariatides envahit ses œuvres, tant en sculpture qu'en peinture. L'année suivante, des sculptures de Modigliani sont exposées au Salon d'automne. Il découvre l'art nègre et cambodgien au Musée de l'Homme.
Au printemps 1913, Amedeo Modigliani est à Livourne où il s'installe à côté d'une carrière. Là, il travaille comme sculpteur de marbre, alors qu'auparavant il ne travaillait qu'avec du grès calcaire. Quand elles sont terminées, Modigliani envoie ses sculptures à Paris, mais aucune ne nous est parvenue.
Sa mauvaise santé lui fait abandonner la voie de la sculpture brutalement ; les poussières et l'épuisement l'obligent à se consacrer seulement à la peinture (c'est tout au moins l'hypothèse la plus souvent émise, son insuffisance respiratoire étant en effet peu compatible avec l'inhalation de poussière de pierre). Peut-être aussi ne voit-il pas d'avenir pour son travail en tant que sculpteur. Sur le plan artistique, il ne progresse pas et les quelques expositions qu'il fait n'attirent guère l'attention et lui rapportent peu financièrement. Toutes ces considérations ont pu faire qu'il soit finalement revenu à la peinture, plus lucrative.
Revenu à Paris, il s'installe à La Ruche.
Au déclenchement de la Première Guerre mondiale, il essaye de s'engager dans l'armée mais sa santé précaire le lui interdit.
Connu comme « Modì » par ses amis, Amedeo est magnétique pour la gent féminine. Il a beaucoup d'aventures. Sous l'effet de l'alcool, il est maussade et violent. À jeun, il est timide et charmant, citant Dante Alighieri et récitant des poèmes.
En 1916, le sculpteur russe Chana Orloff lui présente Jeanne Hébuterne, une belle étudiante de 18 ans inscrite à l'Académie Colarossi. Lorsque la famille bourgeoise de Jeanne apprend sa liaison avec celui qu'elle considère comme un débauché et une épave, elle lui coupe les vivres. Leurs relations très orageuses deviennent bientôt encore plus célèbres que le comportement de Modigliani ivre.
Chargé des affaires du peintre, Zborowski propose à la marchande de tableaux d'avant-garde Berthe Weill d'organiser une exposition dans sa galerie du 50 rue Taitbout. Le 3 décembre 1917 s'ouvre le vernissage interrompu par le commissariat faisant face à sa boutique. Parmi les 32 œuvres exposées, des peintures à l'huile posent problème et ordre est donné de les décrocher pour outrage à la pudeur. La galeriste, connue pour ne pas se laisser faire, interroge le commissaire pour connaître les raisons de cette censure, il lui est répondu : « Ces nus, ils ont des poils ! ». L'exposition a néanmoins continué jusqu'à son terme même si malgré sa résistance, Berthe Weill est contrainte de se résoudre à ne plus présenter les nus avec des poils pubiens. À cause de ce scandale, aucun tableau n'est vendu.
À cause de ses problèmes de santé, Modigliani part au soleil à Nice avec Jeanne, qui accouche fin 1918 d'une fille prénommée Giovanna.
En mai 1919, il retourne à Paris. En 1920, son état de santé se détériore rapidement. Il meurt d'une méningite tuberculeuse le 24 janvier 1920. Jeanne se donne la mort en se jetant d'une fenêtre au cinquième étage, le lendemain du décès.
Sa brève carrière a laissé une œuvre à l'esthétique unique peu comprise par ses contemporains, mais appelée à un succès posthume conforté par le mythe du jeune artiste maudit.
D'après Wiki