Simon Radius est un psychologue aux méthodes peu orthodoxes. En effet, il a la capacité de rentrer dans l’esprit et les souvenirs de ses patients afin de les explorer et d’y chercher ce qu’ils ont éventuellement oublié. La police fait fréquemment appel à lui de manière informelle pour qu’il fasse avouer des criminels ou qu’il lève des traumatismes refoulés. Un suspect avoue un peu trop facilement et on soupçonne une manipulation… Des affaires qui semblent liées entre elles…Voilà le genre de cas qui l’intéressent et qui le détournent temporairement de son obsession non résolue: la disparition de sa propre femme.
Plusieurs histoires se succèdent dans cette intégrale, reliées par le fil rouge de la disparition de Dora, la femme de Simon. Le concept rappelle celui des mentalistes qui peuplent nos séries télévisées. Le cerveau recèle des mystères dont nous ne sommes nous-mêmes pas conscients, et c’est parmi eux que Simon fouille. Mais le plus intéressant, c’est la manière dont visuellement, le dessin rend les incursions dans le subconscient d’autrui. Une petite fenêtre ouverte dans un oeil et hop, voici Simon parti sur le fil des souvenirs, spirale qui plonge de plus en plus profond, jalonnée de portes fermées et d’écrans à percer. Les liens entre monde réel et monde psychique sont étroits, puisque Simon parvient même parfois à s’inviter dans votre cerveau sans même que vous en soyez conscients. De l’extérieur, on le voit effectuer des gestes incohérents et incompréhensibles, et ceux qui ne sont pas prévenus doivent s’attendre à des intrusions par effractions s’ils ne se défendent pas!
Les intrigues sont soigneusement ficelées. Des mystères policiers reposant sur des talents d’hypnoses et de suggestions, c’est toujours efficaces. L’affaire Dora, en revanche, est un brin décevante tant elle est attendue. On aurait pu s’en passer.
La note de Mélu:
Une jolie découverte graphique!
Un mot sur les auteurs: le scénario de cette BD est signé Erwan Courbier, et les dessins Benoit Dahan.