Cette petite étude appelle à ne pas trop chercher la perfection, surtout en matière de sexualité, et à privilégier un peu d’indulgence au sein du couple. Ses conclusions, présentées dans les Archives of Sexual Behavior, suggèrent en effet que lorsque les femmes sont sous pression, avec une trop forte exigence » de perfection » de la part de leur partenaire, alors leur vie sexuelle et leur libido en pâtissent.
Les psychologues de l’Université de Kent vont même plus loin. A partir des données sur la vie de couple de 366 femmes, ils montrent qu’imposer des normes perfectionnistes aux femmes eut les conduire à la dysfonction sexuelle. Cela est également vérifié lorsqu’il s’agit d’apparaître à son partenaire comme une femme » parfaite » sur les plans physique et sexuel. Une exigence masculine de » perfectionnisme sexuel » entraine généralement chez sa partenaire une image négative de soi.
Les conséquences à long terme du perfectionnisme sur la vie de couple et notamment la sexualité n’avaient jamais été explorées. La recherche, dirigée par le professeur Joachim Stoeber de l’Université de Kent a analysé les données de 366 femmes (230 étudiantes et 136 utilisatrices d’Internet), âgées en moyenne de 20 à 30 ans recueillies sur leurs attentes, leurs croyances et leurs expériences de la sexualité et sur les principaux critères de leur fonction sexuelle. Défini ici comme un effort constant d’amélioration pour atteindre des normes élevées de performance, quel que soit le domaine de la vie, s’accompagnant d’auto-évaluations incessantes et de préoccupations au sujet des évaluations critiques des autres, le "perfectionnisme" est ici qualifié en 4 types distincts, en fonction des réponses des participantes :
· auto-orienté,
· orienté vers le partenaire,
· exigé ou souhaité par le partenaire,
· ou socialement induit.
Pas de pression sexuelle ! Globalement l’analyse montre que le perfectionnisme sous pression du partenaire contribue à dégrader l’image de soi et conduit à la dysfonction sexuelle féminine. En particulier, cette exigence du partenaire prédit une diminution de la fonction sexuelle féminine et en particulier de la libido. Cet effet est médié et par une baisse de l’estime de soi sur le plan sexuel et par une augmentation de l’anxiété, qui contribue à la baisse de libido.
Un intérêt pour les cliniciens, thérapeutes et conseillers du couple dans ce domaine, mais aussi tout simplement pour les couples qui doivent préférer l’indulgence, entre autres, pour une sexualité spontanée et épanouie.
Source: Archives of Sexual Behavior 28 March 2016 DOI: 10.1007/s10508-016-0721-7 Multidimensional Sexual Perfectionism and Female Sexual function: A Longitudinal Investigation
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