Fauve ≠ – 150.900 (2016)

De qui parle-t-on ? :

Collectif Français, actif depuis 2010, composé principalement de Quentin Postel, Pierre Cabanettes, Simon Martellozo, Stephane Muraire et du vidéaste Nicolas Dardillac.

De quoi parle-t-on ? :

Le style musical, toujours fait de cette pop synthétique assez simpliste, a finalement peu d’importance, seul compte cet assemblage gargantuesque de mots débité à la vitesse de la lumière.

Rythme :

-   Je me suis endormi dans mon fauteuil

-   Ne me perturbe pas quand je lis en même temps

-   Mes pieds se mettent à bouger

-   Je me lève et je fais la danse de l’épaule

-   Mes enfants sautent comme des cabris dans la pièce

Imaginons nous en concert dans la fosse noire de monde et dans l’odeur de sueur et dansons jusqu’au bout de la nuit au son de Fauve.

Accessibilité :

-   Après plusieurs écoutes je n’ai toujours pas saisi la mélodie

-   Plusieurs écoutes sont nécessaires avant d’apprécier la mélodie

-   Mélodie agréable mais sans aspérité

-   Les refrains entrent directement dans ma tête

-   Que des hits taillés pour les stades

Ce flow vindicatif et cette gouaille unique prennent tout leur sens en concert.

Audience :

-   Musique que madame me demande de réécouter

-   Peut-être écouté en famille sans déranger madame

-   Madame s’en va quand je l’écoute

-   Tellement bizarre que je fais attention d’être seul pour l’écouter

-   Tellement bruyant que mes voisins ne me parlent plus

Cet album en public au format nouveau va certainement attirer de nouveaux fans, mais le groupe conservera, de part sa nature jusqu’au-boutiste, un grand nombre de détracteurs.

Qualité audiophile :

-   J’ai l’impression que c’est mon voisin qui écoute l’album

-   Le format MP3 n’altérera pas trop l’écoute

-   S’écoute impérativement en format non compressé (CD ou autre)

L’alternance de titres live, de bouts d’interviews et de morceaux inédits ne facilite pas l’écoute en format compressé.

Conclusion :

-   Je l’ai écouté une fois mais c’est une fois de trop

-   Après plusieurs écoutes j’ai du mal à m’y faire

-   Je l’écoute facilement mais sans émotion

-   J’ai beaucoup de plaisir à l’écouter

-   Il tourne en  boucle sur ma platine

Que l’on adore ou que l’on déteste le spoken word surabondant et morose de Fauve, il faut tout de même reconnaître que le collectif est passé maitre dans l’art de la mise en scène sonore.

Après les réserves émises sur le deuxième volet du diptyque Vieux frères, les parisiens balaient d’un revers de main tous les doutes et toutes les frustrations. 150.900, comme les 150 900 km parcourus lors de la tournée marathon du groupe pendant trois longues années, est un enregistrement en public reprenant les moments forts de l’EP Blizzard et des deux opus Vieux frères. Jusque là rien de bien exceptionnel me direz-vous, mais ces artistes multidisciplinaires sont des génies, la mise en musique de leurs interviews est quelque chose de surprenant et de fantastique qui transforme un banal album live en un chef-d’œuvre à l’originalité inédite. Ces tranches de vie assez insignifiantes au demeurant deviennent, avec ce petit fond sonore electropop, des chansons à part entière, de nouveaux morceaux en somme. Ajoutez à cela quelques très bons inédits comme Jennifer, 4000 iles ou Rag #8, la lecture de la liste des villes visitées par le groupe lors de leurs différents concerts sur Rag #7 et la transcendance de quelques morceaux connus comme Blizzard ou Azulejos (qui trouve enfin sa petite mélodie) et vous obtenez ce résultat alléchant et hors norme rarement atteint sur un simple album live.

150.900 est un concept particulier, un ovni artistique dans le paysage musical français. Le combo ne se contente pas, comme bien d’autres, de compiler savamment les meilleurs morceaux de ses prestations scéniques, il raconte un parcours, dresse un bilan et referme une page d’histoire dans un objet à la signature unique qu’il est indispensable de posséder.