LE STRESS DE L'HIPPOCAMPE AU THEATRE D'O
Monsieur Plouarmel a un métier peu commun, il est mnémoniste. Mnémo quoi ? Jamais entendu parler. C'est pourtant un métier passionnant et très utile, qu'il n'a pas choisi par hasard. Au collège, il ne retenait rien, mais alors rien du tout. Cancre et as de l'antisèche, il n'aimait que deux choses, le théâtre et les filles. Mais il a eu son bac et il est entré dans une grande école de théâtre. Son secret ? Il le dévoile dans sa conférence hilarante et de salubrité publique. L' échec scolaire n'est pas une fatalité.
" Dans Le stress de l'hippocampe, je m'inspire de ma propre histoire. Dès le collège, je me suis vu entravé dans mon parcours scolaire par des oublis récurrents et une incapacité à retenir les matières enseignées. En tant que comédien, la hantise du trou de mémoire m'a poursuivi longtemps, à tel point qu'elle a influencé mes choix, puisque j'ai décidé d'abord d'aller vers un théâtre gestuel plutôt qu'un théâtre de texte, renonçant ainsi à l'un de mes rêves. Longtemps, j'ai vécu ces empêchements comme une vraie entrave dans ma vie et considère que j'ai fait certains choix par défaut. Comme une réponse à ce " handicap ", je vais ensuite m'intéresser de près aux phénomènes de mémorisation. Là, je découvre un monde passionnant : celui des neurosciences, des mécanismes du cerveau, des processus de mémoires à court et long terme. Surtout je comprends quelques vérités : le manque de mémoire n'est pas une donnée objective, un bagage génétique donné à la naissance, mais il est conditionné. Le stress, l'inattention, le manque de confiance, altèrent les processus de mémorisation. De plus, les capacités mémorielles ne sont pas figées, la mémoire se développe et s'entraîne. Ces vérités qui paraissent simples, sont pour moi libératrices. Je comprends que je n'ai pas une mémoire défaillante, mais que j'ai avant tout manqué de confiance, en moi et en mon fameux hippocampe. De cette révélation nait une nouvelle confiance mais aussi le désir de faire un spectacle à mi-chemin entre la confession intime et la fiction, le théâtre et les sciences neurologiques pour partager mon histoire. "
Yannick Guégan, auteur et interprète
Yannick Guégan
Formé a l 'INSAS (Institut National Supérieur des Arts et Spectacles) à Bruxelles et à l'Ecole Philippe Gaullier (15 ans professeur chez Jacques Lecoq) à Londres, Yannick Guégan aborde aussi bien les textes de théâtre classique et contemporain que le théâtre masqué et clownesque. A sa sortie d'école, il est Acteur à la Ligue professionnelle d'Improvisation belge et joue pour différents metteurs-en-scène belges.
En 2005, il fonde sa propre compagnie, Les Daltoniens, au sein de laquelle il est metteur en scène. Ses spectacles mêlent le human beatbox (percussion vocales) et le théâtre visuel. Passionné par les masques, il se perfectionne auprès d'Erhard Stiefel, maître artisan en masque, de renommée internationale, qui travaille essentiellement pour Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil. Nouvellement installé en Languedoc-Roussillon, il rejoint la compagnie Les Nuits Claires avec laquelle il se sent des affinités, de par le style contemporain de l'écriture et la recherche visuelle des créations. En 2011, il joue le Messager dans On se suivra de près. Il participe à Dribble et à la lecture du Grand jour.
Créée en 2007, la compagnie est dirigée par deux femmes : l'auteure et comédienne Aurélie Namur et la metteuse en scène Félicie Artaud. L'une est issue de l'INSAS de Bruxelles, section mise en scène, l'autre s'est formée au conservatoire National supérieur d'Art Dramatique de Paris. C'est en Italie qu'elles se rencontrent en travaillant avec le metteur en scène italien Pippo Delbono.
Depuis 7 ans, leurs spectacles sont des co-productions bi-nationales qui tournent en Belgique, au Luxembourg, en France, en Suisse.
L'acte de naissance des Nuits Claires est le spectacle Et blanche aussi en 2007. S'ensuivent Mon Géant (350 représentations), le Voyage égaré, On se suivra de près, La femme vautour, Dribble, le Grand jour et Isabelle 100 visages.