Evolution ou la Mort / Phoebe de l'artiste Mounir Fatmi
Si vous avez connu Labanque avant sa fermeture pour travaux (31 décembre 2011), attendez-vous à une réouverture spectaculaire. Avec un budget d’environ deux millions d’euros, la bâtisse de l’ancienne Banque de France a subi une véritable transformation. "Au départ, il s’agissait surtout de remettre le bâtiment aux normes de sécurité incendie et d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite", explique Philippe Massardier, directeur du lieu. "Sinon, il n’y aurait jamais eu de travaux". La construction d’un ascenseur qui dessert quatre niveaux et un escalier en béton constituent le gros œuvre.Des expositions sur quatre niveauxLe sous-sol de 718 m2 est un dédale de couloirs, il abrite l’impressionnante salle des coffres, les anciennes réserves d’argents et la salle des archives qui serviront de décor aux artistes. "On veut garder la mémoire des lieux. Les visiteurs doivent savoir qu’ils entrent dans l’ancienne Banque de France", précise Étienne Sintive, architecte. Au rez-de-chaussée, les faux plafonds ont été retirés pour redonner l’envergure d’antan au hall d’exposition principal. Au premier et second étage, les appartements du XIXe siècle gardent leur aspect originel : parquet, cheminée, lustres, revêtements en marbre… Ils accueilleront des expositions dans un décor plus moderne et lumineux.Trois artistes pour l’inaugurationA partir du 23 avril prochain, pour son 1e cycle et fidèle à son projet scientifique, Labanque offre à trois artistes de profil et d’âge différents de présenter des travaux inédits. Au travers d’un parcours intitulé "Profondeur de Champ" qui occupera 2 niveaux entiers, Mounir Fatmi invite les visiteurs à s’interroger sur le sacré et le monde d’aujourd’hui, travail prenant appui sur Georges Bataille ou encore le philosophe Wittgenstein. Artiste multimédia (installations, sculptures, photos, vidéos…), l’artiste souhaite ici poser la question du regard porté sur une œuvre d’art, à travers le prisme de la violence de l’actualité. Michaële-Andrea Schatt et John Davies investissent aussi les 1500 m2 d’espaces d’exposition, pour y présenter leurs nouvelles productions. Autant d’artistes, autant de nouveaux atouts qui permettront au lieu de remplir sa mission. Celui d’être une référence mondiale d’expérimentation dans la production et la diffusion. AF