Toujours répéter le même geste, toujours respecter les mêmes règles, toujours prendre le même tapis ou presque au practice, toujours s’entraîner aux approches et au putting pour toujours faire le même score. Peut-être comme l’oracle qui avait des décennies de golf derrière elle, elle m’avait prévenu qu’il y avait de longues traversées du désert mais qu’il y avait toute une vie pour apprendre à jouer au golf. A l’aube de mes 3 ans de golf, je reste dubitative. Je n’ai pas progressé et j’ai arrêté de jouer en collectif tellement que le plaisir de jouer était anéanti par l’esprit de compétition et l’ego surdimensionné des autres. C’est comme tout, on peut se lancer dans quelque chose mais on est doué ou pas. Même s’il y a la motivation et la curiosité d’aller plus loin, o a l’impression qu’il y a une barrière qu’on arrive pas à passer. Certes, on s’améliore en jouant. Je dispose du temps pour jouer, rare et précieuse chose que je n’avais pas mais je me sens bloquée à l’idée de jouer. J’ai l’impression que le disque dur est plein de toutes les méthodes de réussite, de scorage faible, d’approche lobée, roulée, pitchée et tout ce qu’il faut et qu’il n’en veut pas plus. Il y a un overplein de tout ce qui est des près et de loin relatif à la technique, au mental ou à la condition. Mais il manque quelquechose. Il manque un exhausteur de goût dans la recette. Il manque ce petit plus qui fera sentir bien, en adéquation avec soi-même. C’est un petit mélange de liberté, de plaisir, de simplicité, de rire, de bonheur et de bon sens. Je n’arrive pas à mettre la main dessus ni à le nommer. C’est juste histoire de ne pas se sentir comme un alien dans ce monde de marionnettes uniquement motivées par un handicap faible, qui courent contre le virus du jeu lent et qui gesticulent comme des fous avec des bras désarticulés par le dernier swing à la mode. C’est pourtant pas le graal mais sans ce catalyseur je sens que je n’arriverai pas à sortir du modèle golf une fois l’an avec 25°C au minimum sans furieux qui vous mettent la balle au spieds. Je n’ai pas envie de finir par fantasmer le golf de mes rêves simplement parce que je ne trouve pas l’endroit pour jouer pour le fun. C’est peut-être ça, le « fun » à trouver, le fameux ghost à appliquer à la balle, à la partie, au parcours et aux robots autour qui gravitent sur les greens à côté. Je me sens aussi répétitive qu’un robot sans ça et aussi impassible qu’un distributeur de billets sinon, j’ai des tendances Kusanagi à croire. A moi alors de trouver le puppet master ? s’il existe du moins.