Le FBI a annoncé lundi qu'il avait trouvé une solution pour déchiffrer l'iPhone tout seul, sans l'aide d'Apple. Pour Apple et la plupart des consommateurs, c'est une bonne et une mauvaise nouvelle. C'est une bonne nouvelle car Apple a refusé catégoriquement de permettre la création d'une backdoor qui aurait mis en péril la sécurité de la vie privée de chacun. La justice américaine n'a donc pas pu jouir de la création d'une jurisprudence qui aurait signifié, dans le futur, que d'autres groupes soient obligés de trahir la vie privée de leurs utilisateurs. Bravo Apple.
La mauvaise nouvelle, c'est tout d'abord que l'on est en mesure de douter que le FBI, ayant trouvé tout seul une solution, ait vraiment eu besoin d'Apple un jour. Quelle coïncidence que le FBI ait trouvé la clé de déchiffrage le jour suivant sa défaite face à Apple. Edward Snowden, qui n'est, certes, pas le plus impartial dans cette affaire, a déclaré sur twitter " Journalists : please remember that government argued for months that this was impossible, despite expert consensus. " (" Aux journalistes : n'oubliez pas que le gouvernement a avancé pendant des mois que cela [le déchiffrage] était impossible, contre l'avis unanime des experts. ") On peut donc se demander sérieusement si le FBI ne se ficherait pas un peu de nous. Depuis des mois le gouvernement américain, fidèle à lui même, ne convainc plus sur le débat du chiffrement et de la vie privée.
Le deuxième problème concerne Apple : si le FBI a réussi à cracker son chiffrement sans son aide, c'est que celui-ci est loin d'être parfait. Apple n'a pas souhaité réagir. Le FBI n'aurait finalement même pas besoin de backdoor, ce qui est encore plus inquiétant.