« Quand on a 17 ans » : Sandrine, vas-tu me pardonner ?

Publié le 30 mars 2016 par Toulouseweb
 

« Quand on a 17 ans » : Sandrine, vas-tu me pardonner ?


Se faire pardonner ? Mais quoi donc? Lectrices et lecteurs, je vous dois un aveu : il y a deux mois, ici, dans ces colonnes, j’ai chroniqué un film parfaitement oubliable dans lequel Sandrine Kiberlain tenait le premier rôle féminin elle y était excellente, mais je pensais que, par le hasard des dates de sortie des films, on la voyait beaucoup au cinéma, en ce moment... peut être un peu trop ! Et l’on savait à l’époque que « Quand on a 17 ans » allait sortir deux mois après, c’est-à-dire aujourd’hui, mercredi 30 mars.
Mais parlons de ce film, justement... Il se trouve que, un peu par hasard, j’ai fait deux jours de figuration sur le tournage, à Luchon, sous la direction d’André Téchiné, qui est loin d’être un débutant... Téchiné, dont l’un des films les plus célèbres est « les roseaux sauvages » (César du meilleur film en 1995) est un réalisateur discret, que vous ne risquez pas de voir sur le plateau d’un « talk-show » quelconque. Il a bâti une œuvre singulière, marquée par le thème de la quête de l’identité chez des adolescents, ou de jeunes adultes, d’où le titre de son dernier film. Téchiné excelle dans ces situations qui touchent à l’ambiguïté sexuelle, à l’évolution des mœurs, aux conflits de génération. Dans « Quand on a 17 ans », Sandrine Kiberlain , médecin, dont le mari est militaire, donc souvent absent, accueille chez elle un garçon qui a des rapports conflictuels avec son fils qui est dans la même classe, le même lycée pour lui rendre service, mais aussi pour recréer une sorte de cellule familiale.
Téchiné a toujours été un excellent directeur d’acteurs, et dans ce film, il tire le meilleur parti des grandes qualités de Sandrine Kiberlain, et de son jeu « à fleur de peau », qui, mine de rien, la propulse depuis quelques années au tout premier rang des actrices françaises. Mais il faut également citer Corentin Fila et Kacey Mottet Klein, les deux ados qui, pour leurs premiers grands rôles au cinéma, font preuve d’une stupéfiante maturité.
Filmé à Luchon et dans les Pyrénées ariégeoises (Téchiné, né à Valence d’Agen, met un point d’honneur à tourner la plupart de ses films dans le Sud-Ouest), « Quand on a 17 ans » est une des plus belles surprises de ce printemps qui semble enfin venir...
christian.seveillac@orange.fr