« Il faut savoir récompenser la réussite » (Pierre Gattaz, président du Medef, 29 mars 2016)
Dernier scandale en titre sur le marché des rémunérations extravagantes : Carlos Tavares, président du directoire de PSA, a vu sa rémunération doubler en 2015. Celle-ci est passée à 5,24 millions d’euros, malgré l’opposition des représentants de l’Etat français au conseil d’administration du groupe, qui comprend également la Dongfeng Motor Corporation, société automobile chinoise. Cela fait d’autant plus polémique que c’est l’intervention de l’Etat, combinée à celle de Dongfeng, qui avait permis au constructeur d’éviter le pire en 2012 (Source). Autrement dit, l’argent du contribuable a permis à ce monsieur particulièrement gourmand (chez moi, on appelle cela un prédateur) de doubler son salaire en un an. Et pendant ce temps, cela fait 3 ans que les salariés du groupe ont vu leur salaire gelé, et que les frais de personnel de la division automobile ont encore fondu de 400 millions d’euros, et cela malgré le fait qu’elle ait » dégagé une marge opérationnelle de 5 % en 2015, « la meilleure depuis 2002 ». Pourtant, le cynique Pdg de PSA déclare tranquillement à ces salariés que « Nous devons poursuivre nos efforts »… Il semblerait que les efforts en question soient loin d’être les siens… Ne doit-il pourtant pas ses résultats en partie à ses salariés ? Sans leur force de travail, il ne serait en effet pas grand chose…. Mais sert-il encore à quelque chose de pester sans agir contre ce genre d’indécence publique ? S’indigner ne suffit plus, et se contenter de commentaires, fussent-ils pertinents et aiguisés, sur les réseaux sociaux, ne change strictement rien, si ce n’est de se donner bonne conscience. Le cas n’est en effet ni nouveau ni rare, et l’état français m’apparaît dans une posture de communication assez stérile voire grotesque, destinée simplement à berner les gogos. Nous savons tous que l’ennemi de ce gouvernement n’est clairement pas la finance ni les grands prédateurs de ce type. Autre exemple, pour conforter le propos, chez Renault, où l’état vote également contre le salaire de Carlos Ghosn, PDG de Renault. L’ami d’ Emmanuel Macron s’est vu attribuer 7,25 millions d’euros pour 2015, dont 4,18 millions au travers d’actions de performance. Carlos Ghosn recevra en sus un « package » de Nissan, dont il est aussi PDG – 8 millions en 2014-2015. Une récompense méritée pour ses efforts personnels ?
Sa politique de gestion du personnel (sic) consiste par exemple, aux USA, à faire pression sur les salariés en les intimidant, afin qu’ils ne se syndiquent pas, à grands coups de baffes dans la gueule d’entretiens réguliers et intensifs avec leurs managers et de vidéos de propagande particulièrement dissuasives :
« Ils nous ont montré des photos d’usines qui avaient des syndicats et qui ont dû mettre la clé sous la porte. Ils ont laissé entendre que la même chose pouvait nous arriver », explique Evelyn Cage,
« Tout a commencé dès le premier jour. Le directeur des ressources humaines nous a indiqué que nous n’avions pas besoin d’un syndicat, que les syndicats n’en avaient qu’après notre argent », témoigne aussi Rafael Martinez.
Les salariés accusent également l’entreprise de prendre des mesures d’intimidation auprès des travailleurs engagés dans des actions syndicales. Le directeur régional du National Labor Relations Board (NLRB) a ainsi jugé fondée l’accusation de campagne de représailles menée contre le militant Chip Wells. Elle constitue une atteinte à son droit de distribuer de la documentation sur le lieu du travail (hors du temps rémunéré). (source)
Alors, on les stoppe quand, ces gens là ? Tant qu’on ne leur aura pas fait peur un grand coup, histoire de leur apprendre les bonnes manières et de leur rendre la monnaie de la pièce qu’ils nous ont prise en nous en laissant seulement la trace dans notre poche, ils ne comprendront pas. Jamais. Agir. Et vite.