le combat d’arrière-garde des anciens front-de-gauchistes…

Publié le 29 mars 2016 par Mister Gdec

Interpelé par le positionnement d’un certain Raymond Macherel, ancien « proche » de Mélenchon, celui-ci m’a invité à prendre connaissance de cette initiative :

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Aussi, comme convenu avec lui, j’ai pris mon clavier à 4 doigts pour exprimer concrètement ce que je pense de cette initiative dont j’ignorais tout. Autant celle- ci aurait pu éventuellement être utile à une certaine période où le FDG battait de l’aile et qu’il aurait s’agit de recadrer son vol, autant elle m’apparait aujourd’hui bien dérisoire, et somme toute inutile. En effet, ce qui pêchait dans le fonctionnement de ce mouvement dont je fis autrefois partie, au PG,  puis à Ensemble, c’est l’absence d’organe de décision collective et de garde-fous permettant une cohérence idéologique commune.  Le fait qu’il manquait une sorte de conseil fédéral qui aurait pu définir une orientation, un programme,  et désigner démocratiquement des porte-parole, à part équitable selon les composantes, autres que ceux auxquels on l’identifie généralement,  aurait été hautement nécessaire. Sans quoi, c’était la prime à la grande gueule, et il est clair qu’à ce jeu là, d’autres que Mélenchon ne faisaient pas le poids. Mais depuis, les élections présidentielles et législatives sont passées par là, avec leur dose de rancœur, d’inimitiés, et de stratégies de plus ou moins grande cohérence qui ont à mon sens définitivement miné le terrain et le substrat du FDG. C’était une belle idée, mais il existe me semble-t-il un consensus pour dire que les querelles de personnes et leurs jeux d’intérêts personnels ou politiques ont mis fin à ce en quoi, moi aussi, j’ai cru. Je faisais d’ailleurs partie de ceux qui défendaient le principe d’une adhésion directe au FDG , hors de tout parti. Cette voie n’a pas été entendue, et devait arriver ce qui arriva. Tiraillements partisans, coups dans les pattes ou dans le dos, noms d’oiseaux entre militants communistes orthodoxes et « traîtres autrefois  socialistes » provenant du PG ou d’Ensemble, transfuges du NPA dont on connait la sainte horreur des uns pour les autres  ou l’inverse envers les ennemis héréditaires du communisme autoritaire ou de l’indiscipline libertaire, attitude schizophrène du PCF qui rallie le lendemain du deuxième tour ceux sur lesquels il crachait la veille, le tableau est connu, et a donné les résultats qu’on sait. Le PCF n’a jamais réussi à avaler la pilule de son ancienne représentativité historique des couches populaires, et peine à en faire le deuil. Aussi, cette initiative qui voudrait souffler sur les braises d’un feu à mes yeux déjà éteint malgré les séquelles chez les uns et les autres ne présente guère d’intérêt, sinon à permettre la discussion dans les chaumières de vieux nostalgiques d’une période révolue. Mélenchon a quitté (et comme je le comprends…) ce champ de bataille où ne reste plus que des ruines idéologiques dépassées, et sa perception politique visionnaire l’a conduit à tenter de se placer en initiateur d’une sorte de Podemos à la française, utilisant pour cela la base propice du Mouvement pour la 6ème république. Pourquoi pas. Mais j’ai déjà exprimé sur ce blog toutes les réserves que m’inspire ce mouvement, où se sont dissimulés (et je pense qu’une bonne part y est encore) de bien piètres démocrates quelque peu rouges/bruns.  Celui qu’il tente  péniblement d’impulser actuellement n’a pas eu l’heur de recueillir mon adhésion, pour des raisons déjà explicitées ici. Pour aller vite, je ne pense pas qu’un professionnel de la politique qui n’a jamais rien fait d’autre, et qui n’est pas sans reproches au vu de certains égarements,  puise incarner les attentes populaires. Qu’on le veuille ou non, une grande partie de la population se méfie à juste titre de tous ceux qui incarnent un système dépassé, déconnecté des réalités sociales, et corrompu. C’est peut-être injuste pour Mélenchon, mais c’est ainsi. De plus, il n’a pas fait la preuve avant et après 2012 qu’il était en capacité de rallier les mécontents qui goûtent peu la sauce hollandaise au piment vallsiste. Par delà les statistiques électorales récentes, une autre preuve très factuelle nous est apportée par les dernières mobilisations sociales, notamment celle envers la loi El khomri. Elles se sont faites sans et par dessus les partis et les syndicats, par le bouche à oreille, par agglomération des mécontentements rendue d’autant plus facile que le mode de communication actuel privilégié se passe bien d’eux. Les réseaux sociaux ont en effet cette faculté de rendre caduques les anciens modes de fonctionnement politiques, et d’être invisibles des yeux et des oreilles médiatiques et politiques, phénomène que l’on ne prend pas assez en compte. Aussi, compte-tenu de tous ces éléments, il ne me semble guère sérieux de penser qu’un mouvement amputé d’une part non négligeable de ces adhérents et sympathisants qui se sont déjà rangés derrière Mélenchon vont soudain avoir une révélation, et revenir vers le FDG. La preuve en est que lorsque l’on consulte la liste des premiers signataires, on n’y voit non seulement bien peu de  personnalités connues,  mais aussi et surtout une majorité de militants du PCF. Si je voulais pratiquer un raccourci facile, je dirais que l’appel dont il s’agit ressemble fort à une tentative d’OPA du PCF sur la marque Front de Gauche, qu’il convoite avec d’autant plus d’avidité que certains élus s’en sont déjà accaparé l’étiquette sans prendre la moindre précaution préalable (qui les aurait pourtant honorés) de recueillir le consentement des autres composantes du mouvement, ce qui me semble pour le moins malhonnête.