Sidney Orr est écrivain, et après une longue maladie, il se remet peu à peu à l’écriture. Il trouve l’inspiration grâce à un étrange petit carnet bleu acheté dans une papeterie minuscule. Mais peu à peu, alors qu’il est pris par la frénésie de l’écriture, Sidney voit peu à peu son univers se détériorer et les frontières entre fiction et réalité s’estomper.
Premier Paul Auster que je lis (il faut bien un début à tout !), La nuit de l’oracle est un roman gigogne des plus fascinants où plusieurs histoires s’emboîtent. Il y a celle, principale et évidente, de Sidney Orr qui raconte sa vie et abonde en notes de bas de page, afin de donner le maximum de précisions à son lecteur, mais celle aussi qu’il écrit dans son carnet bleu et enfin La nuit de l’oracle, le roman que trouve le personnage de son livre. Trois histoires emboîtées, trois frontières de plus en plus poreuses, et un personnage qui ne sait plus si ce qu’il écrit est vrai ou si sa vie est une fiction.
Brillamment orchestré, La nuit de l’oracle est un texte à la narration alambiquée qui plonge dans les méandres de l’imagination d’Auster et dont le lecteur sort à bout de souffle, chamboulé et un peu secoué par ce labyrinthe étourdissant.