En février 1940, un pli cacheté envoyé par la poste aux armées parvient à l’Académie des sciences, à Paris. Il contient un carnet d’écolier émaillé de formules mathématiques, signées d’un certain Wolfgang Döblin.
Ce cahier, qui ne sera pas ouvert avant l’an 2000, place son auteur parmi les grands mathématiciens du XXe siècle et révèle un novateur génial du calcul probabiliste.
Wolfgang Döblin était l’un des quatre fils de l’écrivain Alfred Döblin (Berlin Alexanderplatz) qui, juif et antinazi, avait dû fuir l’Allemagne avec sa famille en 1933. Naturalisé français en 1936, étudiant surdoué et solitaire, il avait brillamment soutenu à Paris sa thèse de mathématiques. En automne 1938, à l’heure du service militaire, il est incorporé comme le “soldat Vincent Doblin”. Refusant une formation d’officier, il est encore simple fantassin à l’heure de la mobilisation, en septembre 1939. Pendant la “drôle de guerre”, il est stationné dans les Ardennes et en Lorraine. C’est durant ces longs mois d’attente et d’incertitude qu’il remplit son cahier de notes et d’équations à la lumière d’une lampe à pétrole, dans sa cabine de téléphoniste. Et lors de la capitulation de juin 1940, dans le village vosgien d’Housseras, un fantassin français se donne la mort à l’arrivée des premiers soldats allemands. Enterré anonymement, il est identifié en 1944 comme le “soldat Doblin Vincent”.
Ce documentaire restitue pas à pas sa véritable identité, son oeuvre et son histoire.
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