Patrick Kanner, ministre de la Ville I ©AFP
A la question d’une de notre consœur : "Combien y a-t’il de Molenbeek aujourd’hui en France ?", le ministre de la Ville, invité du Grand rendez-vous Europe 1-iTélé-Le Monde, a répondu en expliquant ce que représentait ladite commune à ses yeux; Ville d’où provenaient plusieurs membres des commandos des attentats du 13 novembre à Paris."Des similitudes potentielles""Molenbeek c’est quoi ? Une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c’est un système ultra-communautariste, un système mafieux avec une économie souterraine, un système où les services publics ont disparu ou quasiment disparu", a égrené le ministre de la ville. "Il y a aujourd’hui, on le sait, une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek. Mais il y a une différence énorme aussi [...], nous prenons le taureau par les cornes dans ces quartiers".Réactions agacéesLes réactions gênées, voire agacées, se sont fait entendre à gauche. Au "Grand jury" RTL-LCI-Le Figaro, Julien Dray, conseiller régional PS d’Île-de-France, a appelé à ne pas céder à des formules faciles qui "stigmatisent". "Depuis vingt ans", a résumé le cofondateur de SOS Racisme, "il y a une ghettoïsation sociale qui donne lieu [...] à une montée de la délinquance, mais aussi à des noyaux islamistes qui essaient d’instrumentaliser des points sociaux. Ce sont des points communs" avec Molenbeek, mais "je n’aime pas qu’on stigmatise car la majorité de la population de ces quartiers en a assez d’être désignée à la vindicte populaire".Le premier secrétaire du PS a lui aussi pris ses distances avec les propos du ministre de la Ville, évoquant "des poches", "des immeubles" et "des rues" présentant des "problèmes" similaires à Molenbeek, mais "pas de quartiers" entiers. "Moi, je ne suis pas pour ce discours", a déclaré Jean-Christophe Cambadélis chez nos confrères de France 5, appelant à "ne pas dissoudre la concorde nationale". "On doit avoir une stratégie vis-à-vis du terrorisme, c’est de ne pas isoler les musulmans, mais d’isoler" les terroristes.La droite et l'extrême droit avaient déjà fait le rapprochementDès les attentats de mardi à Bruxelles, le rapprochement avait été fait, à droite et à l’extrême droite, entre les situations Belges et Françaises. Dans une tribune au Figaro,le député LR Eric Ciotti a accusé François Hollande d’avoir "délibérément renoncé à défendre la laïcité pour flatter un communautarisme religieux auquel il est redevable". "La France ne peut devenir un gigantesque Molenbeek !"Le Front national a estimé, pour sa part, que la France n’était "pas épargnée par les zones de non-droit du type de Molenbeek". "Il faut dès aujourd’hui lancer une vaste opération de police pour investir l’ensemble de ces quartiers en marge de la République", a demandé la présidente du FN. JB-M