Une étude californienne avait déjà conclu, dans la revue Environmental Health, que certains composés de la pollution comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont associés à une augmentation de jusqu’à 30% des naissances prématurées, et que la saisonnalité de la concentration des polluants toxiques dans l’air correspond bien au taux de prématurité. Cette nouvelle analyse confirme l’effet de la pollution de l’air qui augmente les niveaux de produits chimiques toxiques dans le sang, entraîne ainsi un stress du système immunitaire qui peut affaiblir le placenta qui entoure le fœtus et conduire à la naissance prématurée.
16.000 naissances prématurées : Les chercheurs ont ainsi pu estimer le coût économique annuel des près de 16.000 naissances prématurées liées à la pollution de l’air aux États-Unis : un fardeau sanitaire qui atteint, précisément 4,33 milliards de dollars, dont 760 millions liées aux hospitalisations prolongées et aux traitements, et 3,57 milliards de perte de productivité liée aux handicaps physiques et mentaux associés à la prématurité. Le Dr Leonardo Trasande, professeur à la NYU rappelle qu' » une telle charge est évitable, et peut être réduite en limitant les émissions toxiques « .
Une évolution favorable de la prématurité : le nombre de naissances prématurées aux États-Unis a diminué de 12,8% en 2006 à 11,4% en 2013, mais ce taux reste nettement supérieur à ceux des autres pays développés. Notons qu’en France, le taux reste stable aux alentours de 7% mais, le nombre de naissances prématurées suit le nombre total de naissances, lui-même à la hausse…
ØEnfin, les estimations de l’équipe dans le cadre de cette nouvelle analyse attribuent un peu plus de 3% des naissances prématurées à la pollution atmosphérique.
Et bien évidemment, le nombre de naissances prématurées liées à la pollution de l’air apparaît le plus élevée dans les zones urbaines.
D’autres recherches sur le rôle des polluants de l’air et notamment les particules sont d’ores et déjà prévues par l’équipe, au niveau mondial. Globalement, les effets de la pollution sont considérables. Il convient de rappeler ces chiffres : 3,2 millions de décès prématurés chaque année, plus que l’impact combiné du sida et du paludisme, c’est l’estimation du poids sanitaire (ou d’une partie seulement) des micro-particules PM2,5 présentes avec la pollution de l’air. 2,1 millions de ces décès pourraient être évités sous condition de respecter les lignes directrices mondiales sur la qualité de l’air.
Source: Environmental Health Perspectives
April 2016 (In Press) Via Eurekalert (AAAS) Yearly cost of US premature births linked to air pollution: $4.33 billion
March 2016 DOI:10.1289/ehp.1510517 Environmental Pollution: An Under-recognized Threat to Children’s Health, Especially in Low- and Middle-Income Countries
POLLUTION et GROSSESSE: Un risque augmenté de prématurité–
POLLUTION: Premier facteur de risque sanitaire environnemental en UE –
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