Syndrome du côlon irritable, sensibilité au gluten non cœliaque et maladie coeliaque ont des symptômes en commun.
· Le syndrome du côlon irritable est un type de colopathie fonctionnelle, qui se manifeste par des symptômes comme la diarrhée, la constipation, ou l’alternance des deux. Ses causes sont encore mal connues. Différentes études ont suggéré une hypersensibilité du système digestif, des variations hormonales, des causes infectieuses et des facteurs psychologiques comme le stress. Le syndrome du côlon irritable est le premier motif de consultation en gastroentérologie, il est également fréquemment associé au syndrome de fatigue chronique et à la fibromyalgie.
· La sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC) se manifeste par des symptômes qui apparaissent peu de temps après l’ingestion de gluten et qui disparaissent rapidement après le retrait du gluten de l’alimentation. Les symptômes intestinaux observés sont proches de ceux décrits dans le syndrome du côlon irritable et la maladie cœliaque. Cette pathologie encore mal comprise reste controversée toucherait 3 à 6% de la population. Plusieurs mécanismes ont été évoqués pour l’expliquer, dont une réaction immunitaire au gluten, un microbiote perturbé et une perméabilité intestinale accrue.
· Enfin, la maladie cœliaque est une intolérance permanente à une ou plusieurs fractions protéiques du gluten. Elle entraîne une atrophie villositaire qui induit une mauvaise absorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique. C’est l’une des maladies digestives les plus fréquentes et son seul traitement reste l’éviction totale du gluten de l’alimentation. La maladie coeliaque a déjà été associée au syndrome du côlon irritable.
Cette étude clinique multicentrique a d’abord identifié, par tests, au sein d’une cohorte de participants sous régime sans gluten, 140 patients présentant des symptômes de troubles gastro-intestinaux fonctionnels. La première phase de l’étude a testé la réaction des patients à une carence en gluten. Puis les patients ont suivi un régime sans gluten durant 3 semaines, sous surveillance d’un nutritionniste. A l’issue de cette phase, les 75% de patients ayant déclaré une amélioration significative de leur santé ont été considérés comme » répondants au gluten » et intégrés dans la deuxième phase de l’étude.
Durant cette deuxième phase, 98 participants répondants ont poursuivi le régime sans gluten mais ont été répartis en 2 groupes pour recevoir pendant 7 jours 5,6g/ jour de gluten ((provocation au gluten) ou un placebo. A l’issue de ces 7 jours,
· les patients sous provocation au gluten se plaignent davantage de détériorations de leur santé,
· 14% des 98 » répondants au gluten » randomisés font une rechute symptomatique pendant la provocation au gluten et sont donc identifiés comme atteints de SGNC.
· Un grand nombre de patients ont réagi à un régime sans gluten mais pas à la provocation au gluten après une carence en gluten. Les auteurs expliquent cette divergence par un possible effet placebo.
Un résultat qui confirme que la consommation de gluten par des patients présentant des troubles fonctionnels de l’intestin, peut provoquer des symptômes gastro-intestinaux et que dans l’autre sens, ces symptômes sont fréquemment liés à une sensibilité au gluten.
Source: Nutrients March 2016 doi:10.3390/nu8020084 Evidence for the Presence of Non-Celiac Gluten
Sensitivity in Patients with Functional Gastrointestinal Symptoms: Results from a Multicenter Randomized Double-Blind Placebo-Controlled Gluten Challenge