Pablo Ossandon, à l’entraînement à Rouen (photo avec l’aimable autorisation de Boris Maslard)
En France, les amateurs de baseball connaissent forcément l’équipe de Rouen, les Huskies. Des titres à la pelle en France – ils sont notamment onze fois champions de France – et en Europe, une réputation qui dépasse les frontières… Le Rouen baseball 76 séduit d’ailleurs de nombreux joueurs venus de l’étranger, comme les Américains Mike Taylor et Andrew Medeiros. Ou encore le Chilien Pablo Ossando.
A 25 ans, le lanceur a été désigné comme le meilleur joueur du Chili. Une consécration pour Pablo Ossandon, distingué pour la troisième fois en décembre en même temps que le gardiens des buts de la Roja Claudio Bravo, désigné meilleur sportif de l’année.
- « C’est une fierté pour moi, savoure le sportif chilien recruté dans l’équipe rouennaise en janvier 2015. Cela vient récompenser un an de sacrifices, loin de ma famille, loin de ma culture… »
Pablo Ossandon n’est pas un nouveau venu dans le milieu du baseball. Il a cinq ans lorsqu’il découvre le champ, ses pitchers, ses outfielders… A Tocopilla (région II, d’Antofagasta) les influences nord-américaines ont installé ce sport dans le quotidien des habitants. C’est là que le jeune Pablo fait ses premiers lancés. Le gamin est loin d’être mauvais.
Il a même un bras droit et un sens du jeu qui peuvent faire de lui un excellent joueur. Alors, comme il aime ce sport, il commence à travailler dur. Joue au Chili, rejoint une académie au Japon puis au Brésil à São Paulo, travaille aux côtés de Jorge Luis Valdés, alias Tati, un lanceur renommé qui fut également entraîneur de l’équipe brésilienne, joue à Cuba, en Equateur, en Argentine, Au Pérou, au Venezuela… Mais c’est l’Europe qui attire le pitcher chilien. Et il aura suffi d’une séance d’entraînement d’essai chez les Huskies pour que Pablo Ossandon trouve sa place dans la meute.
- « C’est un diamant brut, estime Keino Perez, manager et lanceur des Huskies qui l’a pris sous son aile. Il a encore des petits détails techniques à améliorer. Mais il a un très bon mental, il a envie d’apprendre et il est très positif. »
Du président du club Xavier Rolland aux autres joueurs (voir l’article paru dans Paris-Normandie), tout le monde est unanime : Pablo Ossandon pense « équipe », reste vrai et gagne peu à peu ses galons de grand joueur.
- « Il en a encore sous le pied », note un Keino Perez confiant : « Il a un bras droit fort et fluide, une bonne localisation qu’il doit encore travailler. C’est un lanceur qui peut donner un tiers de match. On doit améliorer ses cuisses pour qu’il fasse plus. Mais ça ne se fait pas en un jour ».
Le travail semble porter ses fruits. Lors de l’opening day, ce dimanche 27 mars, face aux Arvernes de Clermont, le lanceur chilien a déjà fait sensation.
Et Pitón de faire briller les yeux de ses fans au Chili. Pitón ? Son petit surnom qui le suit depuis ses premiers pas sur le champ : « J’étais tout jeune et j’avais un petit défaut de prononciation. En me présentant, j’ai dit mon prénom et mon trop vite et les plus grand ont compris Pitón… Depuis, c’est resté. » Le python a déjà fait du chemin. Il ne lui manque plus grand-chose pour être royal.