Thirteen // Mini-series. 5 épisodes.
BILAN
Derrière Thirteen se cache une série assez proche de l’univers de The Family (la série de ABC) sans pour autant être totalement la même non plus. L’enchaînement de ces deux séries est en tout cas aussi anxiogène qu’il doit l’être et ce n’est pas plus mal. Créée par Marnie Dickens (Hollyoaks, Ripper Street), cette série semi-dramatique semi-policière tente de nous plonger dans une histoire assez différente de ce que j’avais personnellement imaginé au départ. Présenté comme une série BBC Three, Thirteen est le genre de séries que la chaîne devrait faire (enfin, maintenant qu’elle est uniquement sur Internet, cela va être beaucoup plus difficile mais peu importe). Malgré le fait que cette série soit assez simple et classique, il y a derrière quelque chose d’assez intelligent, avec une ambition marquée et une imagination débordante d’idées. C’est rafraîchissant de voir une mini-série comme celle-ci évoluer de façon aussi sympathique, sans en faire des tonnes et en prenant soin de nous montrer ce qui se passe sous un angle dramatique. La dramaturgie est importante finalement et c’est plus ou moins ce que cherche. Bon, Thirteen est une série qui prend son temps, comme bien des séries de ce genre là depuis quelques années, prenant modèle sur Broadchurch et cie. Ce n’est pas forcément simple de comprendre ce que veut être Thirteen dès le départ.
La série nous plonge dans son premier épisode dans le retour d’une jeune fille après avoir été kidnappée en 2003. Ensuite, la série évolue vers quelque chose de légèrement différent, certes dramatique, mais aussi avec un angle un peu plus policier, plus sombre et proche de ce que l’on pourrait attendre d’une série de ce genre là. Il y a donc des éléments ultra classiques qui sied assez bien à Thirteen mais j’aurais aimé que cela soit légèrement différent. Ce n’est pas forcément facile de créer une série qui arrive à être originale, surtout avec un précepte de base aussi classique que celui-ci. Franchement, je m’attendais à quelque chose de légèrement différent. Mais jamais je n’ai été déçu du résultat. Tout au long de ces 5 épisodes, cette histoire se suit avec le même aplomb, avec la même hargne et envie de voir évoluer l’histoire de façon aussi intelligente. L’une des réussites de Thirteen est due à Jodie Comer qui incarne l’héroïne Ivy Moxam avec beaucoup d’émotions. Dans sa prestation tout est automatiquement troublant. On ne sait pas trop ce que cache son personnage mais l’on sait pertinemment qu’il y a quelque chose de vraiment intéressant malgré tout.
Thirteen était la première grande série diffusée par BBC Three sur Internet depuis que la chaîne a disparu des antennes et commandé bien avant que la chaîne ne parte en ligne. C’est simple mais le drame se porte surtout sur tout un tas d’autres choses beaucoup plus touchantes. L’histoire nous plonge également dans la psychologie de son héroïne. On explore alors la psyché d’Ivy pendant que les inspecteurs Lisa Merchant et Elliot Carne, en charge de l’affaire, tentent d’apprendre ce qui s’est passé pendant l’incarcération d’Ivy et qui est son kidnappeur. Les vies personnelles de nos inspecteurs sont elles aussi très importantes et influent forcément sur la façon dont ils travaillent. Nous avons aussi les parents d’Ivy qui ont chacun des choses à nous raconter. C’est toujours compliqué de savoir où est-ce que cela va bien pouvoir aller et Thirteen sait donc créer d’agréable surprises. Certaines scènes sont cependant assez difficiles (notamment dans le dernier épisode quand la jeune fille se cache sous les yeux pervers de son kidnappeur). Au départ, je n’avais pas du tout imaginé que Thirteen puisse être aussi puissante dans sa façon d’aborder un sujet pourtant vu et revu. Mais le résultat est suffisamment prenant pour nous accrocher jusqu’au bout, en somme c’est une mini-série qui valait le coup d’oeil.
Note : 7/10. En bref, prenante et habile dans sa façon de gérer les émotions, une belle mini-série.