Quand, brusquement, une maladie inconnue vous prend dans ses filets et vous met à plat sans que vous l’ayez vue venir, où trouverez-vous la force de vivre encore un peu, d’aimer, de vouloir être père quand vous n’avez pour l’instant pas d’enfant ? Vous êtes votre propre ennemi, puisque votre corps vous a déclaré la guerre. Dame Oclès vous menace en ricanant et vous ferait tout oublier : les yeux de celle que vous aimez, les matchs de foot dont vous parlez avec votre père, la soeur qui s’attriste de ne pouvoir vous faire ce don de moelle osseuse qui vous sauverait peut-être, les amis, du moins ceux qui n’ont pas fui, avec qui vous envisagez de créer encore de la musique.
Mathias Malzieu raconte ce combat où il est seul mais pas abandonné, entouré de nymphirmières, accompagné d’une hématologue à voix douce. Un combat pour la vie. J’ignore comment on se décide à continuer de vivre quand on est si près de la mort. C’est sans doute un combat partagé et une voix intérieure qui soutient et fait espérer. Des poèmes, de la musique, des livres et un journal tenu dans l’épreuve comme dans un vaisseau spatial. Un peu plus d’un an dans la vie d’un qui frôle la mort et que les soins, les dons, les mots sauvent.
Ici, dans ce blog, j'ai présenté Jack et la mécanique du coeur, un film de Mathias Malzieu et Stéphane Berla, film dont la sortie coïncide avec le début de ce journal, et où il est aussi question de greffe.