Ce mois-ci, nous sommes invités à donner notre avis sur le thème suivant : La déshumanisation des soins permet-elle de former de meilleurs soignants ?
Je n'ai pas pour habitude d'analyser les situations ou donner mon avis, aussi, je vais laisser le soin à mes amis blogueurs de le faire.
Je vais quant-à-moi vous relater une expérience récente qui, je pense, a un rapport avec ce thème.
Nous sommes en Mars 2016.
Je suis hospitalisée depuis 1 semaine dans un service de néphrologie parisien pour tenter de faire baisser mes anti-corps, trop nombreux pour que je puisse être greffée pour la troisième fois.
Je suis suivie par un interne qui je vais nommer Aurélien.
Aurélien me suit depuis mon arrivée en hospitalisation. J'ai eu la chance de ne pas changer de chambre, donc de secteur, donc d'interne.
Il sait que je suis très angoissée, que j'ai donc besoin d'écoute et d'être rassurée.
Il vient me voir plusieurs fois par jour lorsque je ne suis pas en soins pour voir comment je vis le protocole et ses éventuels effets-secondaires.
Il finit très tard le soir. Il ne part jamais avant 21h.
Il fait souvent un dernier tour dans les chambres avant de partir du service.
Il prend le temps. Toujours.
J'ai confiance en lui.
A quelques jours de la sortie, alors qu'il fait sa visite quotidienne, nous discutons de ce qu'il souhaite faire comme spécialisation.
Il me dit qu'il souhaite faire de la médecine interne. Je ne connais pas cette spécialité. Il m'explique que c'est un peu comme Docteur House avec moins de moyens :)
J'ai pour habitude de dire ce qui ne va pas. J'ai eu l'occasion de le faire pour cette hospitalisation.
Je prends l'habitude de dire ce qui va.
Je crois que valoriser les soignants qui gardent la foi est primordial.
Je dis à Aurélien qu'il a été très à l'écoute, qu'il m'a entendu sur beaucoup de choses et que ça m'a beaucoup aidé à mieux vivre cette hospitalisation.
Je lui dis : Surtout, restez comme vous êtes quand vous serez médecin avec autant d'écoute pour les patients.
Il me répond alors que parfois c'est difficile.
Prendre le temps pour les patients n'est pas valorisé ni quantifiable et qu'il prend sur sa vie.
Surtout, restez comme vous êtes quand vous serez médecin.