Le référendum irlandais, un poison pour l’Europe

J’envisageais un petit billet facile et taquin sur le chemin de croix des Bleus en terre autrichienne mais un autre chemin de croix est venu s’imposer, celui du Traité de Lisbonne, après le « non » populiste et incohérent d’un peu plus d’un million d’Irlandais conditionnés par quelques leaders souverainistes, affairistes ou altermondialistes qui n’ont qu’un seul point commun, une europhobie primaire. 

La République d’Irlande, ce petit pays de 4,2 millions de citoyens (moins d’un pour cent de la population de l’Union) devenu riche région économique grâce à l’Europe, vient ainsi de tout foutre en l’air par les soins d’un peu plus d’un quart de son électorat potentiel. Voyez l’absurdité du système. Le Grand-Duché de Luxembourg avec ses trois ou quatre cent mille habitants aurait pu lui aussi bloquer le Traité de Lisbonne par le simple fait qu’il est un des 27 Etats, petits ou grands !

Le revers irlandais démontre encore une fois que le référendum est un outil électoral qui permet à la démocratie de tuer la démocratie en servant d’exutoire à nombre de citoyens qui n’ont qu’une vue tronquée et le plus souvent partisane du problème proposé à leur choix. S’il fut démocratique en Irlande, il ne l’est pas du tout au sein de l’Union puisqu’il est la négation même de la volonté de la grande majorité des peuples qui la compose. 

Les « nonistes » risquent de ne pas l’emporter au paradis puisqu’il y a de fortes chances que les Chefs d’Etat et de gouvernement ainsi que le Parlement européen passent outre, ce qui prouverait à souhait une autre absurdité du système.

L’Europe, incapable de gérer de façon cohérente le processus de ratification de la Constituion qui conditionnera son avenir, se retrouve toute penaude et une question fondamentale nous saute à la figure : est-il possible d’allier 27 pays dans un projet commun. Je commence sérieusement à en douter.

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“Une amère leçon pour l’Eurpoe” 
Olivier Le Bussy (La Libre Belgique)

“En Irlande, la peur de l’indépendance perdue”
Marion Van Renterghem (Le Monde)