C'est une toute nouvelle maison d’édition, Mazarine, récemment créée sous l'égide des éditions Fayard, qui lançait l'invitation sur la toile, proposant de venir le samedi 19 mars au restaurant l’Alcazar, 62 rue Mazarine à Paris, dès 13h30, pour rencontrer directement des éditeurs et des bloggeuses littéraires.
J'avais ce jour là une position on ne peut plus facile : je n'étais pas là pour écouter le pitch des candidats (et donc émettre un jugement). Je n'étais pas là non plus pour proposer un projet de roman (et donc courir le risque d'un avis négatif).
J'aurais pu arpenter cette après-midi les allées (un peu désertes cette année, en toute logique avec 15% de baisse de fréquentation) du Salon du Livre de Paris ... qui s'appelle autrement mais vous voyez ce que je veux dire. Sauf que je préfère aller là "où les choses se passent", et rendre compte de l'énergie qui anime l'équipe éditoriale de Mazarine est autrement plus palpitant que de faire la queue pour un autographe (quoique je n'ai jamais fait la queue pour en obtenir).
J'ai côtoyé les écrivains qui ne savent pas encore qu'ils seront les auteurs en vogue demain. Sans les stresser évidemment. L'éditeur recherche des auteurs jeunes, drôles et impertinents. J'en ai vu des jeunes, voire très jeunes (12 ans), des trentenaires et des sexagénaires, des hommes, même s'il y avait une majorité de femmes.
Il y en a même une jeune (je pense) drôle et impertinente qui est arrivée masquée, d'accord cependant pour être photographiée. J'en veux pour preuve son petit signe de main. Je respecterai son anonymat. Disons simplement que c'est une grande lectrice ... qui avait fait des achats au "fameux" Livre Paris. Elle présenta son projet via un Power Point, sans mot dire.
Le timing a été respecté. Les premiers arrivés reçurent les premiers tickets dès 13 h 40. Lors de cette occasion inédite, chacun disposait de deux fois cinq minutes pour pitcher son roman, devant une bloggeuse, et face à une éditrice. L'enjeu était de convaincre bien sûr pour avoir une chance d'être publié. L'ordre de passage était régulièrement mis à jour sur paper-board.
- Donc on y va. Je viens vous présenter une fiction inspirée de faits réels. Le roman pourrait se résumer en ces termes ... (...) et j'ai voulu emprunter les codes ... Voilà.- Alors, ils ont quel âge ?- Qui ?- Les personnages principaux ! (...)- Alors deux solutions, ou vous gardez votre pitch et à la fin ... ou ...- C'est super. Ça a l'air génial.Un autre, inquiet, implore : Ça va aller ? Il est super votre texte, lui répond-on.
De quoi être dopé pour enchainer auprès des éditrices (Noëlle Meimaroglou, directrice éditoriale, Alexandrine Dupin ou Juliette Lambron, éditrices, ou encore Stéphanie Polack, directrice littéraire et auteure) après avoir déchaussé ses semelles de plomb. Les retours des candidats expriment le soulagement.
- La blogeuse auprès de laquelle je suis passée m'a bien écoutée. Elle m'a posé des questions; je l'ai sentie intéressée. Je me sentais en confiance. J'ai laissé tout le manuscrit. C'est plus cool que de l'envoyer par la Poste et d'attendre 2 mois une réponse, même si on ne peut pas supposer qu'il n'y a pas de risque de refus.- Ils n'en choisiront qu'un en fin de journée ?- Non, il n'y a pas de quota.- Super, ça dépoussière.