Après dix années passées dans la grisaille et le stress parisiens, et après déjà 3 ans de vie à la campagne, je vous propose aujourd'hui un petit vrai/faux pour décrypter la vie dans mon nouvel environnement. Donnons quelques coups de poing (bim !) aux idées reçues !
1. A la campagne, la vie est moins chère.
VRAI !
C'est d'ailleurs l'une des raisons qui poussent les parisiens à s'expatrier. Les loyers sont ultra abordables. Exemple : en région parisienne, il faut vite 700 euros pour un 2 pièces. A la campagne, 400 euros vous suffisent pour louer une maison. Cela va donc du simple au double. Quant au chariot de courses, son prix est lui aussi largement en baisse par rapport à son compère parisien.
2. A la campagne, l'air est pur.
VRAI... et FAUX
Certes, on échappe à la pollution des gaz d'échappements, mais... les tonnes de pesticides que les agriculteurs mettent dans leurs champs ne sont pas du tout bons pour la santé et se diffusent aussi dans l'air. Alors, oui, on n'a plus cette impression de souffre et de poussière dans la bouche et la pluie, quand elle vous tombe sur le visage, ne provoque pas de réaction allergique comme c'est le cas en ville, mais dire que la pollution est complètement absente du paysage rural serait faux.
3. A la campagne, on laisse la voiture au garage et on vit écolo.
FAUX !
Même si on habite dans une petite ville, type 2000 habitants où on trouve pas mal de petits commerces en centre-ville, on ne trouve pas tout non plus, et on utilise la voiture une ou deux fois par semaine et de manière obligatoire pour aller faire d'autres achats dans une ville proche et plus grande. Par ailleurs, le travail ne se situe pas au même endroit que le lieu de résidence, ou rarement. Il faut donc s'avaler des dizaines de kilomètres par semaine (450 dans mon cas, mais il y a pire). Pas d'embouteillages, certes, mais on passe énormément de temps sur la route.
4. A la campagne, fini le stress.
VRAI !
Les embouteillages pour aller au travail, le bruit, la promiscuité, fini tout ça ! A la campagne, on est forcément plus zen. On sait à la minute près combien de temps on va mettre pour aller au travail, tous les jours le même temps, ce qui annule toute idée de retard. Grâce au prix abordable des logements, on évite les immeubles surchargés avec des voisins ingérables. On a de l'espace. De l'espace aussi pour se garer, pour marcher dans la rue, pour respirer. Selon la phrase consacrée, que j'applique ici au stress, "la qualité de vie est meilleure". C'est indéniable.
5. La campagne, c'est mort.
Bon... J'avoue... VRAI... mais ça peut s'arranger !
Mis à part les soirées choucroutes et les élections de miss comice, il n'y a pas énormément d'animation. Il faut oublier les bars animés, les cinés, les concerts, les expos de grande envergure. Sans compter les petits commerces qui ferment. Cependant, quand on cherche, on trouve. On peut découvrir de petites associations très sympas et avoir des activités pas chères et en petit comité. De quoi faire que les gens se rapprochent et se parlent enfin !
6. La campagne, c'est le désert médical
VRAI et FAUX
Vous qui habitez dans une grande ville, réjouissez-vous de pouvoir obtenir un rendez-vous dans les 3 mois chez un spécialiste. Car, pour nous les bouseux, l'ophtalmo, c'est 6 mois à 1 an d'attente, pareil pour les autres spécialités médicales. On finit même parfois par aller à Paris. Le comble ! Là où vous avez faux, c'est que vous pensez que nos hôpitaux laissent à désirer et que nos médecins généralistes sont vieillissants et inefficaces. Il est tout à fait possible de consulter un médecin parisien ayant pignon sur rue et qui prendra vos symptômes par dessus la jambe... et qu'un médecin de campagne vous oriente vers les bons spécialistes locaux et vous soigne. (Oh que ça sent le vécu !)
7. A la campagne, on vit au rythme de la nature.
VRAI !
On retrouve le cycle des saisons grâce aux travaux des champs qui se déroulent sous vos yeux au quotidien. On apprend à reconnaître les oiseaux, à attendre les migrateurs quand ils reviennent d'Afrique et à savoir que l'automne arrive lorsqu'ils reprennent leur vol vers le sud. On se met à chercher des yeux, le matin dans le brouillard, les chevreuils qui broutent tranquillement à l'orée du bois. Et on peste immensément moins quand il pleut (cf. n°2 : les pluies ne sont plus acides).
Si vous vous posez d'autres questions, où si vous voyez d'autres idées reçues dont on pourrait discuter ici, n'hésitez pas à commenter !