Comme les deux précédentes années, je me suis rendu au Salon du Livre (étrangement rebaptisé Livre Paris). L’autoédition a été à l’honneur avec de nombreux événements et débats organisées autour de celle-ci. Amazon/Kindle a été très présent en organisant plusieurs speed-dating et tables rondes, attirant de nombreux auteurs et curieux. Le géant du Net a de plus profité de l’événement pour annoncer le lancement d’un nouveau concours en partenariat avec TV5 et ayant pour parrain Guillaume Durand (tous les détails ici).
Amazon toujours plus fort
La puissance d’Amazon et sa capacité à porter l’autoédition sur le devant de la scène ne sont plus à prouver mais je reste impressionné de voir que la firme de Jeff Bezos réussit à faire entrer, peu à peu, l’autoédition dans une nouvelle dimension et à lui donner une place prépondérante. L’autoédition a également bénéficié d’une couverture médiatique importante, atteignant par la même un niveau jamais atteint auparavant. Les médias généralistes, le JT de France 2 du vendredi 18 mars en tête (voir ici, à partir de la 33eme minute), se sont penché sur ce phénomène qui ne peut plus être ignoré.
De belles victoires pour l’autoédition et les auteurs indépendants ? Incontestablement. Cependant, deux polémiques ont éclaté sitôt le Salon terminé.
La première, moins importante, concerne le concours Amazon évoqué précédemment. Une société française, Les Éditions du Net, portent plainte pour plagiat. Je n’entre pas dans le détail de la polémique, je vous renvoie à l’article suivant.
La déclaration de guerre d’Augustin Trapenard
La seconde, beaucoup plus virulente, est très révélatrice de l’importance prise par l’autoédition et le regard porté sur elle. Elle a éclaté lundi matin, lorsque de nombreux auteurs indépendants ont découvert la chronique d’Augustin Trapenard vendredi 18 mars dans le Grand Journal (vous pouvez voir la chronique ici).
De nombreux auteurs, dont Amélie Antoine, la lauréate du prix Amazon de l’année dernière, ont réagi vivement à cette chronique (voir ici son post Facebook). D’autres ont directement interpellé Augustin Trapenard sur Twitter, qui a accepté de répondre (ce qui est plutôt honorable de sa part). Je pense que le chroniqueur de Canal Plus n’était pas très inspiré et visiblement, il ne connait pas bien l’autoédition. Ses propos manquaient de précision et comportaient des généralités et des clichés. Cependant, j’ai été tout autant étonné par la réaction des auteurs autoédités car leur virulence était selon moi disproportionnée par rapport au « crime » d’Augustin Trapenard. Au-delà des généralités et approximations de son discours, il a tout à fait le droit de se montrer critique et de préférer le modèle traditionnel d’édition.
Photo de Gianfranco Blanco (CC-BY-ND)
Polémique ou reconnaissance ?
A l’occasion de cette polémique, un article que j’avais écrit il y a presque un an a été republié sur Facebook. Il s’agit de : « Pourquoi les livres autoédités sont-ils mauvais ?« . A l’époque, cet article avait fait battre tous les records de fréquentation de mon blog. J’ignore qui a exhumé l’article mais à nouveau, il a fait battre le record de fréquentation avec plus de 650 visiteurs uniques le lundi 21 mars (j’ignore qui a mis en avant mon article sur Facebook, si vous le savez, cela m’intéresserait d’avoir l’information).
A ceux qui sont inquiets de voir l’autoédition attaquée et victime des polémiques, qu’ils se rassurent. D’une part, la polémique fait de la publicité à l’autoédition et d’autre part, elle la place au cœur du débat. Quant à savoir si la polémique peut porter un sérieux préjudice à l’autoédition, je pense, sans l’ombre d’un doute, que cela la renforce au contraire. Car après tout, la polémique n’est-elle pas une forme de reconnaissance ?