La Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec le ministère ivoirien des Eaux et Forêts, a célébré la Journée mondiale de l’eau, le mardi 22 mars. La cérémonie a eu lieu à Abidjan, présidée par Louis-André Dacoury-Tabley, ministre ivoirien des Eaux et Forêts, en présence notamment d’Anne Ouloto, ministre de la Salubrité urbaine et de l’Assainissement. L’eau, volet au cœur du développement socio-économique, est également vecteur d’emplois, ce dont les participants ont activement débattu.
La gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) en milieu urbain a été au centre des échanges. Des défis majeurs se dressent et commandent des réponses adaptées à travers la GIRE, dans laquelle la Côte d’Ivoire est entièrement engagée, en passant progressivement d’une gestion sectorielle à une gestion intégrée », a déclaré le ministre Louis-André Dacoury-Tabley, Et d’ajouter : « Le moment est venu de mettre la GIRE au centre de l’aménagement du territoire ».
La Banque africaine de développement a exposé l’expérience qu’elle a acquise en matière de GIRE en projetant un film sur le réaménagement du bassin versant du Gourou, à Abidjan. Quelque 800 emplois directs et 2 300 emplois indirects ont été créés dans le cadre de la réhabilitation de ce bassin versant, victime d’une urbanisation aussi rapide qu’anarchique, outre une mauvaise gestion des déchets solides. Avant que la BAD n’intervienne, les habitants alentours subissaient des inondations régulières, des problèmes de santé récurrents et voyaient la lagune Ebrié s’ensabler. « Et si tous les autres bassins versants étaient également transformés en agences d’emploi ? », a lancé Jean Biemi, professeur à l’université Houphouët-Boigny, qui a prononcé une communication sur l’émergence de la Côte d’Ivoire à l’horizon 2020.
Jean-Michel Ossete, coordonnateur de la Facilité africaine de l’eau, une initiative hébergée et administrée par la BAD, a expliqué comment les projets de la banque intègrent la création d’emplois : « Au niveau de la Banque africaine de développement, nous créons des conditions pour créer des emplois, en respectant nos objectifs d’assurer un développement inclusif et une croissance verte en Afrique. L’action de la banque ne se limite pas au développement des infrastructures, nous tenons compte également de l’intégration des populations actives dans les schémas de développement. Par exemple, pour un projet hydro-agricole, si les périmètres sont confiés au secteur privé, une surface sera toutefois prévue pour une gestion familiale ou pour une population jeune prête à s’investir dans l’agriculture. »
Des millions de travailleurs œuvrent dans le secteur de l’eau et, souvent, ils ne jouissent pas de la reconnaissance ni de la protection offerte par le droit du travail. Aujourd’hui, la moitié des travailleurs dans le monde – soit 1,5 milliard de personnes – est employée dans des secteurs liés à l’eau. La plupart des emplois, tous secteurs confondus, en dépendent directement. Le thème 2016 de la Journée mondiale de l’eau – « Eau et emploi » – entend définir quelles sont la qualité et la quantité d’eau nécessaires pour améliorer la vie des travailleurs et leurs revenus.
Cette Journée mondiale de l’eau se prolonge par la tenue de manifestations sur le terrain organisées dans le cadre de la Semaine de l’eau en Côte d’Ivoire : découverte d’une école des métiers de l’eau et visite de sites de plans d’eaux pollués par les activités anthropiques.
Communiqué de la BAD