« Just do it ». Ce qui n’était au départ qu’un slogan publicitaire définit désormais le concept intime de notre quotidien : on le fait, sans trop y penser. Simplement parce que l’on « doit ». Mais qui a donc imposé cet impératif catégorique d’être au top tous les jours ? Amour, travail, argent, beauté : même la mouvance « feel good » s’y est mise, à grands renforts de pensée positive et de mantras sensés nous propulser vers une vie sans limites. Y a plus qu’à ! Dans la joie et la bonne humeur, bien sûr : la perfection étant atteignable pour peu que l’on s’en donne les moyens. Une obligation d’optimisme à toute épreuve, qui renforce d’autant plus la culpabilité lorsque les résultats ne portent pas les fruits escomptés. Sans parler de l’aubaine inespérée pour les flemmards « bisounours » : pourquoi donc se tuer à la tâche quand on peut accomplir tous ses désirs rien qu’en y pensant ? Si les techniques de développement personnel partent évidemment d’une bonne intention, n’incitent-elles pas, au final, au culte de la performance déjà bien ancré dans nos ego surgonflés ? Bien sûr qu’il faut se forcer un peu pour être heureux : mais à trop en faire, on risquerait de gâter le capital positif de la plus belle des pensées.