« Quand on veut, on peut. » Voilà une maxime que j’ai tenté d’appliquer – autant que possible – dès ma plus tendre enfance, et dont je constate les dégâts seulement aujourd’hui. J’en peux plus. Et je suis loin d’être la seule. C’est pourtant pas faute d’essayer de tout mener de front dans une seule journée, avec toujours le même niveau d’exigence et sans oublier de satisfaire chacun. Et si je ne voulais plus ? Peu de gens, en réalité, prennent le temps de se poser cette question ; j’ai moi-même mis plus de vingt ans à m’en rendre compte.
« Just do it ». Ce qui n’était au départ qu’un slogan publicitaire définit désormais le concept intime de notre quotidien : on le fait, sans trop y penser. Simplement parce que l’on « doit ». Mais qui a donc imposé cet impératif catégorique d’être au top tous les jours ? Amour, travail, argent, beauté : même la mouvance « feel good » s’y est mise, à grands renforts de pensée positive et de mantras sensés nous propulser vers une vie sans limites. Y a plus qu’à ! Dans la joie et la bonne humeur, bien sûr : la perfection étant atteignable pour peu que l’on s’en donne les moyens. Une obligation d’optimisme à toute épreuve, qui renforce d’autant plus la culpabilité lorsque les résultats ne portent pas les fruits escomptés. Sans parler de l’aubaine inespérée pour les flemmards « bisounours » : pourquoi donc se tuer à la tâche quand on peut accomplir tous ses désirs rien qu’en y pensant ? Si les techniques de développement personnel partent évidemment d’une bonne intention, n’incitent-elles pas, au final, au culte de la performance déjà bien ancré dans nos ego surgonflés ? Bien sûr qu’il faut se forcer un peu pour être heureux : mais à trop en faire, on risquerait de gâter le capital positif de la plus belle des pensées.