Du 1er avril au 29 mai 2016 - Vernissage le jeudi 31 mars à 18h
www.galeriechateaudeau.org/ Le Château d'Eau présente la série To face réalisée entre 2008 et 2011 par Paola de Pietri, figure majeure du panorama de la photographie italienne.Paola De Pietri nous propose des images de paysage dont la froideur de la prise de vue et sa mise à distance s'inscrit dans la tradition de "l'objectivité" photographique.
Son travail réalisé dans les Alpes, sur la frontière du nord-est de l'Italie et de l'Autriche tente de nous révéler les stigmates de la première guerre mondiale : murets, tranchées, abris creusés dans la roche à travers un paysage très varié constitué de forêts boisées de pins noirs, de pâturages et de lande pierreuse.
Visibles parfois, ces vestiges sont cependant bien souvent devenus invisibles laissant le spectateur face à un paysage grandiose dont on sait qu'il fut le lieu d'un conflit sanglant, mais où le temps a quasiment fait disparaitre toute trace . L'artiste déclare : "Sur les montagnes, où le temps humain s'est arrêté et où seul le rythme de la nature a imprimé sa trace, les paysages qui semblent naturels sont en fait le résultat de batailles livrées et de vies vécues tous les jours pendant des années par des centaines de milliers de soldats".
Un charme silencieux, une vue quotidienne de la nature plutôt différente de l'image admise, cette image, basée sur la magnificence et l'émerveillement, si prégnante dans l'imagination des touristes et que nous tous créons quand nous sommes en vacances. Ce sont des paysages de montagne, certes, mais Paola De Pietri évite judicieusement le risque et la tromperie de la beauté des paysages, des riches et vives couleurs et des lumières attrayantes et remarquables, optant plutôt pour un style de photographie subtilement et délicatement non spectaculaire.
Comme toujours dans le travail de cette artiste rigoureuse, dans To Face, une étude récente des zones de montagne qui ont été le théâtre de la Première Guerre mondiale, quelque chose se cache sous l'apparente simplicité ; quelque chose qui est apporté en fait consciemment par les douces couleurs de la beauté. Car, comme presque tous les paysages contemporains, ce paysage n'est pas tout à fait naturel: il a été modifié par l'homme et façonné par l'action de l'histoire: la Première Guerre mondiale, la "Grande Guerre" qui a produit le XXe siècle et y a laissé sa marque. Roberta Valtorta
Mes photographies sont la représentation du déplacement des signes et la fracture de la pure réalité afin que l'image se présente dans une architecture intérieure entre l'idée et l'abstraction, la traduction de la réalité en états d'âme, la recherche de nouvelles énergies. Mario Giacomelli
Métamorphose de la matière, celle d'un Giacomelli en lutte avec le temps, dans un effort pour reconstruire le monde comme un tout indivisible, lieu qui recueille les choses sans les définir une fois pour toutes, sans les diviser, sans créer de distances. Giacomelli sent l'exigence de se placer au-delà du langage conventionnel pour rendre évident, à travers l'enchaînement des photographies-fragmentsde-matière, une réalité qui est le lieu de connexions indistinctes.
Katiuscia biondi giacomelli, Extrait du livre Mario Giacomelli, Contrejour, 2016
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