Alors que le déficit public 2015 vient d’être annoncé à 3,5% du PIB, ce dont se félicite Michel Sapin, il convient de pointer du doigt que la dette publique a encore augmenté en 2015 et ce malgré une hausse des recettes via plus d’impôts et cotisations sociales.
Hausse de la dette publique malgré la hausse des recettes
Les chiffres publiés par l’INSEE sont formels et parlent d’eux mêmes : la dette publique est passée de 95,3 à 95,7 milliards entre 2014 et 2015. La hausse est minime certes, mais dans le même temps les recettes de l’Etat ont fortement augmenté passant de 1141,8 à 1166 milliards d’euros. L’Etat a collecté quelques 24,2 milliards de plus en 2015 par rapport à 2014 mais a augmenté ses dépenses de presque 17 milliards d’euros. Le besoin de financement a certes baissé de quelques 7 milliards d’euros, passant de 84,8 milliards d’euros en 2014 à 77,4 en 2015, mais l’Etat continue de dépenser plus qu’il n’empoche.
Et en regardant dans le détail on peut être surpris que les dépenses continuent d’augmenter alors que l’Etat a vu le poids des intérêts baisser, avec des taux d’emprunt au plus bas, et a réduit ses investissements.
Le montant des impôts sur le revenu et le patrimoine augmenté de 1,4% (contre +0,5 % en 2014), l’impôt sur les sociétés a progressé de +4,8 milliards d’euros par rapport à 2014 et la TVA a également rapporté 3,2 milliards de plus qu’en 2014. Sans oublier que d’autres taxes ont également rapporté encore plus en 2015 qu’en 2014, c’est notamment le cas de la contribution au service public de l’électricité (+ 1,3 milliard) et de la taxe foncière sur les propriétés bâties (+ 1 milliard).
Une fois encore, comme chaque année en fait, on ne peut que s’étonner que la dette publique continue de progresser alors que les recettes continuent d’augmenter, notamment via des hausses d’impôts et taxes. L’Etat continue de dépenser un peu plus chaque année, notamment au niveau des dépenses de fonctionnement qui ne cessent d’augmenter alors que parallèlement certains centres de coût tel que les intérêts ou les investissements diminuent.
Une fois encore le gouvernement n’a pas tenu ses engagement de réductions des dépenses publiques, alors qu’une simple stabilisation aurait permis une belle diminution grâce notamment à la hausse des recettes fiscales.