Ces résultats ont également un intérêt face à la tendance du diabète de type 2 à s’aggraver au fil du temps, malgré le traitement. Le régime alimentaire, ici hypocalorique, peut en effet jouer un rôle clé contre cette aggravation.
Les chercheurs de l’Université de Newcastle, de Glasgow, et de Lagos ont mené cet essai clinique non contrôlé, non-randomisé à partir des données de tests au début et à la fin de l’étude, de 30 participants volontaires atteints de diabète de type 2. Les participants ont reçu un régime hypocalorique durant 8 semaines à base de boissons hypocaloriques et de légumes. L’apport énergétique total quotidien se situait entre 624 et 700 calories. Puis, à partir de la 9è semaine, les participants ont reçu un régime alimentaire strictement contrôlé, de manière à assurer le maintien du poids corporel. Enfin, en début, au cours et à la fin de l’étude, les chercheurs ont relevé le niveau moyen de glucose dans le sang (HbA1c), la sensibilité à l’insuline, la production de glucose dans le foie, la capacité des cellules bêta dans le pancréas à produire de l’insuline, le taux de graisse dans le foie, le pancréas, et dans le corps, la taille et le poids bien sûr.
A l’issue du régime faible en calories,
· 12 des 30 participants impliqués dans l’étude ont retrouvé des niveaux d’insuline moyens normaux : HbA1c < 7mmol / L et ces niveaux restent stables à 6 mois.
· La perte de poids moyenne des participants est de 14 kilos, et s’avère identique chez les participants qui ont, ou pas, retrouvé une glycémie normale à l’issue de l’étude.
· Les 12 participants qui ont retrouvé une glycémie correcte sont dans l’ensemble plus jeunes (âge moyen 52 ans vs 60), ont une histoire e diabète plus récente (3,8 ans vs 9,8). Cependant, les auteurs précisent que certains participants diabétiques depuis plus de 10 ans ont été en mesure de revenir à des niveaux normaux de glucose.
· Enfin, les » répondeurs » ou participants ayant retrouvé des taux de glucose à la normale étaient aussi ceux qui avaient une glycémie plus faible en début d’étude et plus d’insuline dans leur sang, donc une meilleure capacité des cellules bêta à produire de l’insuline.
· Enfin, les taux de graisses viscérale et corporelle ont diminué chez tous les participants.
Si seuls 12 des 30 participants à l’essai ont vu leur taux de glucose revenir à la normale, les chercheurs concluent qu’un régime très faible en calories permet d’éliminer l’excès de graisse du pancréas et permet ainsi un meilleur fonctionnement des cellules bêta productrices d’insuline. Cependant, ils s’interrogent sur l’effet à long terme de cette inversion. En conclusion, le régime hypocalorique peut être envisagé, mais pour certains patients atteints de diabète de type 2 seulement, à excès de poids très élevé et…très motivés. Cependant, ces résultats, plutôt prometteurs, méritent encore d’être confirmés par de plus larges études randomisées et contrôlées.
N.B. L’étude a été financée par Novo Nordisk, un laboratoire qui fabrique des médicaments contre le diabète. Nestlé UK a également fourni les boissons nutritionnelles très faibles en calories, sans être impliqué néanmoins dans la recherche.
Source:Diabetes Care March 21 2016 doi: 10.2337/dc15-1942 Very-Low-Calorie Diet and 6 Months of Weight Stability in Type 2 Diabetes: Pathophysiologic Changes in Responders and Nonresponders
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