Je retiens, du texte de Mohamed El Khatib, une phrase : « J’ai du chagrin ». C’est une phrase toute simple, à l’image de ce spectacle où nous sommes invités à accompagner sa mère, qui va mourir d’un cancer. J’ai l’impression qu’à chaque fois que l’auteur dira ce texte, il redonnera un peu de vie à sa mère : des paroles enregistrées (il a l’appareil dans la main), un récit sans fioritures, une caméra posée sur la table, un livre, un carnet, et des documents. La vie ne se résume pas à des dates, d’autant que certaines sont incertaines, mais nous en approchons la réalité avec ces chiffres dont l’origine est toujours à préciser. Ce ne serait que son récit et nous resterions extérieurs si Mohamed El Khatib n’en faisait pas, par sa sincérité et sa belle présence, notre histoire. Nous proposant de mettre nos pas dans les siens, nous faisant partager son humanité, presque tranquillement, comme on fait un voyage, le dernier.
(photo du site zirlib.fr)
Ce récit était présenté au studio du 148, dans le cadre de la programmation du Pôle culturel d'Alfortville (94), Focus Effervescence.