Par EvilRedfield,
Synopsis :
Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…
Un casting 5 étoiles (oui 5 !)
Bon, autant faire fi de toute débat stérile : le casting est clairement une réussite. Tous les acteurs sont bons, voire très bons, et leur écriture est plus travaillée et donne à des personnages secondaires, un côté plus nuancé, plus humain. Loïs Lane (Amy Adams), Perry White (Laurence Fishburne) ont un côté moins lisse que dans Man Of Steel (MoS), même s’ils restent très secondaires. Clark/Superman (Henry Cavill) est toujours tourmenté par sa condition d’humain/kryptionnien, et se demande qu’elle est sa place sur Terre… Quant au gros du casting, celui qui était sujet à débats durant des mois : Ben Affleck. Il est ce Batman sombre, violent, méchant, colérique et humain. Parfait donc. N’oublions pas Jesse Eisenberg en Luthor plus jeune, à la fois enfant gâté et psychopathe insensible, et Gal Gadot qui est très prometteuse en Diana Prince/WonderWoman, à défaut d’être peu présente ici. Petite mention pour un Jeremy Irons en Alfred un peu au bout du rouleau mais pas pour autant lassé des aventures de son justicier de maître.
Du Snyder/Miller à l’état brut.
Snyder fait du Snyder, mais pas que. Réalisateur talentueux, à l’esthétique souvent très travaillée, il dépeint un monde sombre et violent, aux antipodes de l’univers coloré que l’on attribue aux comics. Si l’on retrouve certains de ses tics, avec quelques plans visuellement magnifiques, il s’inspire beaucoup de l’univers de Miller (Frank pas George) en particulier avec son « Dark Knight Returns » (que je vous conseille allégrement, que ce soit en comics ou en animé). Mais il manque l’inventivité de Snyder. De ce fait, BvS est beaucoup plus scolaire et peu de choses, au point de vue de la mise en scène, ne le démarquent réellement d’un autre heroe-blockbuster… Dommage… Snyder est-il fatigué ?
Au score, on retrouve Hans Zimmer aux commandes et reste dans la même veine que MoS avec des morceaux beaucoup plus sombres, sujet oblige.
Le film traite aussi bien le rapport de l’homme envers Dieu, symbolisé par Superman, que Dieu envers les hommes. Et ce qui est intéressant, c’est de voir que les surhommes ne sont pas necéssairement ceux auxquels on pense. La haine qu’a Bruce Wayne envers Superman se justifie par ses propres démons qui ne le quittent pas. Bruce est torturé, fatigué, usé par la vie. Et voir des surhommes apporter la guerre sur Terre est une chose qu’il ne supporte pas. Et bien que la menace n’est plus imminente, il se refuse laisser l’occasion se représenter.BvS est beaucoup plus scolaire et peu de choses, au point de vue de la mise en scène, ne le démarque réellement d’un autre heroe-blockbuster… Dommage… Snyder est-il fatigué ?
Il est dommage de ne pas creuser plus le personnage de Batman, qui reste inédit au cinéma sous cette forme. Là où un plan sur le costume de Robin parlera aux fans (pas de spoiler, c’est dans la Bande Annonce), la spectateur lambda ne comprendra pas forcément que c’est le Joker qui l’a tué, et que c’est une référence au comics « Un Deuil dans la famille »… Bref, quelques séquences qui seront dans l’évidente version longue ?
L’aube de la Justice (League).
On a surtout un film qui sert de précurseur à la suite. Ainsi, il met en avant des éléments pour les films à venir, qui n’ont aucune utilité propre pour BvS, mais qui, tout en faisant un clin d’oeil putassier aux fans, montre aux spectateurs que l’univers est en expansion. Tout cela fait un peu trop « Regardez, on a tout plein de héros et de films en préparation« . Pas assez discret pour être des caméos, et trop fan-service pour être vraiment compréhensible par les spectateurs lambdas, il est dommage de voir ce genre de séquences arriver en plein milieu du film, comme un cheveu sur la soupe, alors que Marvel a eu la bonne idée d’en faire des scènes post-générique. Petit Spoiler sur les caméos : Flash qui sort de nul part pour faire un lien évident avec son propre film, ou avec le film Justice League, les mini-scènes vidéo du même Flash, d’Aquaman ou de Cyborg… N’oublions pas que le film Cyborg est prévu en 2020, bien qu’il soit prévu dans Justice League Part1…ééè En outre, malgré un affrontement attendu, il est fort dommage de ne pas avoir le combat final contre Doomsday (pas de spoiler, toujours en bande annonce) en surprise… Cela aurait été tellement plus « twistant » ! L’affrontement entre Batman et Superman étant suffisamment important pour en être le sujet principal des bandes annonces, en indiquer la présence dans celles ci est un aspect marketing qui a complètement raté le coche. Ce combat très court, il n’est là que pour amener un climax final attendu si l’on connait cet évènement DC très important qui en découleééè. Car au final, l’enjeux du film est bien la rivalité entre Batman et Superman… Et il est dommage de voir la situation se retourner si rapidement. Batman passe 1h30 à vouloir tuer Superman, et il devient son copain la minute qui suit…. mouais…. ta gueule c’est un comics… et bien non !ééè J’AIME !Tout cela fait un peu trop « Regardez, on a tout plein de héros et de films en préparation »
- Un Batman badass inédit au cinéma!
- Les premières minutes extra !
- L’affrontement entre les héros et quelques passages bien chouettes.
- L’aspect sombre et violent.
- Les clins d’oeils nombreux (pour les fans).
- Le combat final trop vite torché.
- Des coupes au montage flagrantes.
- L’aspect « je vend les films qui arrivent »
- Peu d’inventivité dans la réalisation.
- Une version director’s cut en blu-ray pour profiter de la réelle vision de Snyder…
Conclusion : BvS reste un bon film de super-héros, malgré des errances liées à la production qui veut visiblement s’imposer auprès de Disney/Marvel. En découlent des choix dommageables pour la tenue générale du film mais qui n’entachent pas le plaisir du spectateur, à moins d’être un puriste tatillon.