A l’annonce du diagnostic, la plupart des patients éprouvent le désespoir de l’absence de traitement disponible. Le mésothéliome, un cancer de la muqueuse du poumon, presque toujours causé par l’exposition à l’amiante, est en effet résistant à toutes les chimiothérapies actuelles. Son pronostic est particulièrement mauvais, avec un espoir de survie d’environ un an. Cette recherche menée à l’Université de Bradford, teste un nouveau médicament prometteur, du nom de HRX9, qui bloque la croissance des tumeurs. Ses résultats apportent donc un espoir dans le traitement de ce cancer meurtrier.
Les équipes de Bradford et de Surrey constatent, chez la souris modèle de mésothéliome, qu’après 3 semaines de traitement avec HXR9, les tumeurs de mésothéliome ont cessé de croître, l’angiogenèse est bloquée et les cellules cancéreuses meurent.
HXR9 a été conçu pour cibler la famille des gènes HOX, soit 39 gènes assez semblables qui contribuent à la division cellulaire dans les embryons en croissance. Beaucoup de ces gènes sont généralement éteints chez les adultes, mais de précédentes recherches ont montré qu’ils se réactivent dans de nombreux cancers (prostate, ovaire, cerveau, mélanome et leucémie) et que dans ces cas, ils aident les cellules cancéreuses à proliférer et à survivre. En ciblant les gènes HOX, HXR9 inhibe ce processus de croissance tumorale.
Un gène HOX en particulier, HOXB4, joue un rôle clé dans le développement du mésothéliome : lorsque les chercheurs évaluent les niveaux de protéine HOXB4 dans les tumeurs de 21 patients atteints de mésothéliome et rapprochent ces données de la durée de survie, le lien est clair :
Øplus les niveaux de HOXB4 sont élevés, plus courte est la survie. HOXB4 est donc ainsi identifié comme un excellent marqueur de pronostic.
Une incidence du mésothéliome en baisse, mais : si la prise de conscience des dangers de l’exposition à l’amiante devrait favoriser une réduction de l’incidence de ce cancer, cette prise de conscience n’est pas encore effective dans toutes les régions du monde : en Afrique et dans certaines parties de l’Asie, l’amiante est encore couramment utilisé dans la construction notamment navale, et les précautions encore insuffisantes lors de la démolition de bâtiments contenant de l’amiante. Le mésothéliome pourrait donc rester un problème de santé publique encore durant quelques décennies dans de nombreuses régions du monde. L’étape, avec ces premiers résultats d’efficacité est donc importante.
Source: BMC Cancer 11 February 2016 DOI: 10.1186/s12885-016-2106-7 HOX transcription factors are potential targets and markers in malignant mesothelioma