Le Chef de l'État s'est exprimé à propos du "non" irlandais au traité de Lisbonne : le vote irlandais n'est pas conforme, on passe outre. Explication de texte :
L'emballage
- Constat d'une évidence :
"Le non irlandais, c'est une réalité politique, le peuple irlandais s'est prononcé, on doit l'accepter".
- Une interprétation immédiate :
"Je vois le non irlandais comme un appel à faire davantage, mieux, différemment, et à trouver ensemble les solutions".
- Un principe faux, comme point de départ :
"L'idée européenne, on n'a pas le droit de la saboter, mais il faut qu'on fasse différemment".
Mais si, on a le droit de la saboter, c'est le principe même des consultations des pays. Tout pays fait ce qu'il veut d'un traité! L'Irlande l'a prouvé.
- Un peu de démagogie :
"beaucoup d'Européens ne comprennent pas la façon dont on construit l'Europe en ce moment (...) Il faut qu'on en tienne compte très rapidement et qu'on change notre façon de faire l'Europe".
Le contenu
- Déni de démocratie, violation des règles sur la ratification et mensonge :
"Puisque aujourd'hui 18 États européens ont ratifié, il faut que les autres continuent à ratifier".
Le respect des lois européennes imposait de dire exactement l'inverse : "Puisque aujourd'hui 1 État n'a pas ratifié, il faut que les autres arrêtent de ratifier". C'est ce qu'impose le fonctionnement européen.
- A un peuple qui s'est exprimé librement, on oppose la force des idéologues :
"Nous pensons avec Mme Merkel qu'il faut continuer le processus de ratification (...) c'est d'ailleurs l'intention Gordon Brown que j'ai eu au téléphone hier - de façon à ce que cet incident irlandais ne devienne pas une crise".
- un faux raisonnement entraîne une fausse solution :
"Il faut qu'on réfléchisse tous ensemble".
Double malhonnêteté : c'est déjà tout réfléchi par les eurocrates et s'il voulait respecter ce "non" irlandais, Sarkozy reconnaitrait qu'il n'y a plus matière à réfléchir!
Ces propos montrent bien qu'il ne s'agit plus de sourde oreille, mais bien de mauvaise foi corolaire de toute dictature.