Niger : Mahamadou Issoufou réélu pour un nouveau mandat

Publié le 23 mars 2016 par Enjeux.info @enjeuxinfo

Par Cyrille Ahilgo - 23/03/2016 | 5:15

La Commission électorale nationale indépendante "CENI" au Niger, a publié mardi les résultats provisoires du second tour de la présidentielle du 20 mars qui donnent largement vainqueur, le président sortant, Mahamadou Issoufou avec 92.49% des suffrages.

L'opposant Hama Amadou, 66 ans, est pour sa part crédité de 7.5% des voix. Mahamadou Issoufou devrait ainsi sans surprise rempiler pour un nouveau mandat de cinq ans à la présidence du Niger.

D'un commun avis, le véritable suspens qui accompagnait ce second tour de la présidence nigérienne était le taux de participation en raison de l'appel au boycott de l'opposition. Ce taux a atteint selon la CENI 59.79% contre 66.8% au premier tour, un chiffre remis en question par l'opposition qui l'estime à 12 % seulement.

Mahamadou Issoufou était sorti vainqueur du premier tour avec 48.41%, passant de peu à côté d'une victoire dès le premier tour, et avait multiplié les alliances à l'approche du second tour. De l'autre côté, Hama Amadou, après avoir obtenu 17.79% au premier tour, était soutenu par la COPA 2016 (Coalition pour l'alternance 2016), dont faisaient partie Seinou Oumarou (Mouvement nigérien pour la société du développement, MNSD) et Mahamane Ousmane (Mouvement nigérien pour le renouveau démocratique, MNRD-Hankuri).

Mais suite au traitement subi par leur candidat, en détention depuis novembre 2015 et évacué le 16 mars dernier de sa prison pour être hospitalisé en France, à l'hôpital américain de Neuilly, après avoir fait campagne depuis sa cellule, et après de nombreuses accusations de fraudes, la COPA avait appelé à un boycott actif. Elle réclamait la mise en place d'une transition politique. A l'annonce hier des résultats provisoires, la COPA a dénoncé une mascarade électorale, affirmant qu'elle ne les reconnaissait pas.

Devant les risques d'un envenimement de la situation, l'Union européenne et l'Organisation internationale de la francophonie ont appelé à un apaisement et à la mise en place très rapidement d'un dialogue entre les différentes parties.