Primo amore, de Letizia Russo, par Telegram Cie

Publié le 23 mars 2016 par Onarretetout

Le premier amour, celui qui ne s’est pas effacé, pas oublié et qui ressurgit au hasard d’une rencontre dans un café. C’est lui, qui ne vous reconnaît pas, et à qui vous voudriez dire combien cet amour est toujours présent, mais à qui vous demandez seulement : « un café, s’il-vous-plaît ». Letizia Russo a écrit un texte envoûtant dans lequel on s’enfonce comme on s’enfonce dans la mémoire qui nous déborde peu à peu et nous bouleverse soudain. Mathieu Montanier, assis comme pour une lecture, ne tournera pas les pages : il connaît ce texte, il en est habité. Chaque muscle de son visage, chaque mouvement de ses jambes, chaque geste d’une main ou du bras, tout est texte. Le garçon qui vient le servir, sont-ils morts, ses souvenirs ? Celui qui était un dieu pour lui, comme il était lui-même un dieu, avec qui il a appris, si toutefois on apprend dans l’amour. Ensemble ils sont devenus adultes, ont quitté l’enfance, ont goûté les mots et les peaux. Jusqu’au jour où l’interdit est tombé. Ce premier amour fut enfoui. Fallait-il revenir ? En revenant, cherchait-il quelque chose sans même le savoir, confusément ? Et l’autre, celui qui était un dieu, l’a-t-il vraiment oublié ? C’est impossible. C’est seulement parce que ses souvenirs sont morts. Alors, le jeune homme ne résistera pas à cette forme de folie qui s’appelle aussi l’amour, quand il est toujours le premier, le seul, celui qui mérite bien qu’on renverse des tables, qu’on brise des vitres, et tant pis si le monde, autour, impose sa loi, celle du commerce. « Les magasins sont-ils ouverts aujourd’hui ? » (Crédit photo : © Christophe Raynaud de Lage)

J'ai assisté à cette présentation au Pôle culturel d'Alfortville - 94 - (salle Mosaïque de la Médiathèque) dans le cadre du Focus Effervescence.