Vendredi 13 juin 2008
23h26 - AU SECOURS L'EUROPE COULE !
- politique
Sacrés Irlandais ! Pas d'accord à + de 53% sur le traité de Lisbonne.
Le tonnerre vient de tomber sur l' Europe. Le Logo raté de l'UE 2008 avec ses drapeaux en berne le laissait pressentir. Les seuls qui pouvaient faire capoter un texte qui reprenait l'essentiel de la constitution l'on fait. Un texte concocté spécialement pour permettre d'être ratifié par la voie parlementaire plutôt que par un référendum qui aurait rendu le succès du traité tout aussi aléatoire qu'en 2005. Vous avez dit démocratie ? Ah ! vous ne voulez pas de ce traité bande de démocrates attardés eh bien on va vous le faire avaler de force comme une cuillerée d'huile de foie de morue! C'est ce qui n'a pas plu aux Irlandais dont le Non comme celui des Français en 2005 est curieusement la conjonction d'intérêts contradictoires : le rejet d'une Europe anti-sociale, le refus de la légalisation de l'avortement et aussi les revendications des néo-libéraux qui dénoncent l'ingérence de Bruxelles en matière fiscale et économique. L'ensemble de ces mécontents hétérogènes fait donc couler le projet européen. Mais si la voie du référendum avait été adoptée globalement , qui dit que le Non irlandais n'aurait pas été accompagné de celui d'autres pays, dont la France ?
Le problème de cette constitution européenne c'est qu'elle a été très mal "vendue" par ses promoteurs. Un effort de respect des citoyens, de pédagogie, de clarté et d'honnêteté dans l'exposé des motifs s'imposait pour permettre à chacun de s'y retrouver, de comprendre l'essentiel et de se déterminer en connaissance de cause afin que le sentiment ne l'emporte pas sur la réalité . Ce ne fut pas le cas, d'une part parce que c'est complexe d'autre part parce qu'un rideau de fumée a été étendu sur les sujets qui fâchent ou qui inquiètent, notamment l'abandon d'une certaine idée de la souveraineté des nations, d'autre-part le caractère anti-social souvent dénoncé du projet. Les irlandais auraient dit-on voulu venger les peuples qui réclamaient un référendum que le traité de Lisbonne leur refusait. C'est possible. Afin de prendre tout le bénéfice politique d'une initiative commune à la France et à l'Allemagne et en voulant passer en force et à la hâte un projet presque identique au précédent et dénoncé par un bon nombre d'européens comme un "foutage de gueule" Nicolas Sarkozy a probablement fait l'erreur de faire semblant de ne pas comprendre que sur un sujet aussi complexe et aussi essentiel les citoyens ne voulaient pas se contenter de regarder passer les trains. Les Irlandais n'ont fait que concrétiser ce point de vue largement partagé dans une Europe qui a pris goût à la démocratie directe. Certains ont avancé que la solution aurait été la mise en place d'un référendum européen étendu aux 27 et qui aurait eu le mérite d'instituer symboliquement un rapprochement, une unité des nations qui composent l'UE. Qui en prendrait le risque ?
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