Alain McKenna nous propose ses premières impressions de l’iPhone SE et de l’iPad Pro de 9,7 pouces après avoir fait la prise en main des nouveaux appareils lors de l’événement d’Apple à Cupertino.
Il en va de l’iPhone comme de nombreux autres attributs de l’homo consumens moderne : il y en a qui n’hésiteront pas à se le sortir juste pour vous prouver qu’ils ont le plus gros. Pensez VUS, téléviseurs, compte en banque… plus gros, c’est mieux. Pourtant, la vie nous prouve régulièrement précisément le contraire. En tout cas, c’est ce que tente Apple avec ses nouveaux iPhone SE et iPad Pro.
Apple introduit un appareil généreusement revampé, mais tout de même bon marché. Et on fait plaisir aux gens qui ont des petites mains.
D’abord, résumons. Les deux tiers de la fortune courante d’Apple proviennent de l’iPhone. Et son succès tient surtout à deux modèles haut de gamme : les 6s (4,7 pouces) et 6s Plus (5,5 pouces). L’iPhone 5s, plus très jeune, s’est tout de même écoulé à 30 millions d’exemplaires l’an dernier, sur des ventes totales de 230 millions d’unités.
Ajoutez à cela la Chine et l’Inde, des marchés gigantesques, qui rêvent à iOS mais qui n’en ont pas les moyens. Et Apple, qui aimerait bien que tout le monde paie pour iCloud, Apple Music et Apple Pay.
Bref, d’une pierre plusieurs coups : on introduit un appareil généreusement revampé, mais tout de même bon marché. Que personne ne s’étouffe, à 579$ CA pour la version à 16 Go, ce n’est pas une aubaine, mais il pourrait revenir à 50 ou 100$ moyennant deux ans de service chez votre fournisseur de sans-fil favori. Et on fait plaisir aux gens qui ont des petites mains.
On chuchote entre les branches que Donald Drumpf aurait déjà précommandé le sien.
iPhone SE : Une bonne première impression
Cela dit, qu’on ne s’y trompe pas : l’iPhone SE (rappelant le Macintosh SE des années 80) n’a de petit que son écran de 4 pouces (ce qui était énorme il n’y a pas cinq ans). Sous le capot, c’est une mécanique digne du iPhone 6s qu’on découvre. Tout y est, à l’exception près de la rétroaction tactile Force Touch. Processeur A9, caméra 12 mégapixels avec les animations Live Photos, lecteur d’empreinte avec Apple Pay, antenne LTE, Wi-Fi 802.11 a/b/g/n/ac, etc.
Dans la main (ou dans la poche revolver, puisqu’il s’y glisse aisément sans dépasser), un format familier, celui du iPhone 5 (incluant les bandes de verre, à l’arrière), mais une fluidité d’exécution et une connectique à l’avenant. On devra faire des tests plus complets pour avoir le fin mot, mais les applications chargent rapidement, les animations défilent à vive allure, et les photos et vidéos sont d’une qualité irréprochable, pour un téléphone tout court, et pour un téléphone de plus petite taille, surtout.
À noter que la lentille de la caméra à l’arrière ne déborde pas du boîtier, lequel fait 7,6 mm d’épaisseur. Ça laisse aussi assez de place pour une batterie de meilleure capacité, qui ajoute 30% à l’autonomie de l’appareil, par rapport à l’iPhone 5s, et 20 à 25% par rapport à l’iPhone 6s.
La première impression est donc assez positive. Les défauts de l’appareil ressortiront lors d’essais dans un environnement plus calme que la salle mise à la disposition des journalistes présents à Cupertino, mais on soupçonne déjà qu’ils tourneront autour de la qualité décevante du haut-parleur, de l’existence d’une version à 16 Go de stockage interne (l’autre option est de 64 Go), et d’une mise à niveau incluant un circuit NFC qu’Apple réserve jalousement à son service Apple Pay, lequel est à peu près inutile, chez nous. Parlant du Canada, le prix de détail du iPhone SE y est plus élevé que la simple application du taux de change (523$ CA pour 399$ US).
iPad Pro : La Ferrari des tablettes
La théorie du moment dans le marché déjà saturé des tablettes veut que le ralentissement des ventes soit une conséquence de la durabilité plus longue que prévu des appareils déjà en marché. L’idée n’est donc pas de convaincre les gens de renouveler plus souvent, mais d’offrir des produits plus adaptés à des clientèles plus variées.
Entre en scène l’iPad Pro à écran de 9,7 pouces (799$). Apple double ainsi la mise du côté des appareils hybrides, ces tablettes avec étui-clavier et stylet censés rivaliser avec un PC, côté productivité, puisqu’il s’ajoute à l’iPad Pro de 12,9 pouces. Il reprend la forme de l’iPad Air 2, lequel coexiste toujours dans la gamme, tout comme l’iPad Mini 4, lui aussi inchangé.
Pour une entreprise autrefois reconnue pour la simplicité de son catalogue, disons que ça commence à faire plutôt compliqué…
Quoi qu’il en soit, pas besoin de tourner longtemps autour du pot : Apple vient de dévoiler son meilleur iPad. Son format est éprouvé, sa mécanique est hors pair (processeur A9X, caméra de 12 mégapixels, écran à luminosité ajustable, quatre haut-parleurs, une bonne grosse journée d’autonomie, Wi-Fi et LTE (en option) et compatible avec le fameux Pencil) et sa polyvalence est optimale. Avec un stockage interne pouvant atteindre 256 Go (1 199$), l’iPad Pro donne un nouvel argument à ceux qui croient pouvoir remplacer leur PC avec une telle tablette.
À condition d’acheter le clavier détachable (199$, en anglais seulement) et le stylet (129$), lesquels sont vendus à part. Là encore, pas une aubaine. Apple propose aussi de nouveaux accessoires : un adaptateur Lightning pour cartes SD, et un autre pour divers appareils USB, allant de la caméra numérique au microphone pour baladodiffusions.
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C’est un peu plus cher, mais c’est définitivement plus que le proverbial bonbon. Et, là encore, ce n’est pas le modèle le plus imposant de la gamme. Mais comme le veut l’adage, ce n’est pas la taille qui compte, c’est que tu fais avec.
Et l’iPad Pro, au premier coup d’œil, donne l’impression qu’il en fera beaucoup.