‘Chercher pour de la musique est comme chercher pour Dieu’ – David Bowie
Bien que j’ai remis plusieurs fois l’échéancier, depuis que nous avions prévu de sortir ces chansons de MissRoBee, j’ai craqué. Ce matin, à l’aube je ne peux plus me cacher. Mon Anne sœur, heu MissRoBee dort dans le lit à trois mètres de moi, et je viens de faire réapparaître trois chansons qui me chavirent sur notre label maison.Ces titres qu’elle porte sur son coeur depuis longtemps.
Dans EN VIE, elle livre son âme au bûcher avec les guitares languissantes de Jacques Blais et ce texte intime d’une clarté déconcertante. En la simplicité des arrangements et sa voix dépouillée, son propos s’insinue.Puis rapidement le rythme planant nous enveloppe pour nous transporter plus creux en son for intérieur:
‘On dirait que j’ai cent ans
Tellement j’ai voyagé
Vivre dans la pénombre
Telle une ombre
Ne m’est pas étranger
Étrange, ahemm!!…
Je suis toute seule dans une foule
Puis rien ne s’écroule’:
Lance-t-elle d’ouverture sur sa ballade douce-amère aux claps retentissant qui vont et viennent. Sans ciller, au deuxième ‘verset’ elle nous balance son crédo:
-‘En vie, je suis en vie, et je vais repartir non pas comme on part en fumée’.
Elle a l’intention de laisser les traces de ses griffes dans nos peaux avec cette voix acide?! Toutes cicatrices et plaies au vent, nous sommes avec elle dans nos corps douloureux, difformes… En tous cas, son nom de tatoué sur mon coeur à chaque vers me précipite vers ma propre perte. Je suis amoureux fou de cette fille-là!
Quand Bang!: l’intro de la deuxième piste accroche à l’aiguille: LES ARTIFICES débarquent sur la platine, des basses telles des vagues nous emportent jusqu’à la voix de MissRoBee qui déchire le silence avec son histoire d’assuétude à la douleur – ou serait-ce aux anti-douleurs? Mal de notre temps s’il en est un.
‘Je prends mon petit bonheur
Et je repars en transe
Les artifices m’appellent
C’est cela la vie de rebelle’
Je vous laisse le soin d’y voir plus clair par vous-mêmes, j’ai déjà la larme à l’oeil! Drame et paratonnerre du nécessaire encore un texte de quotidien déchiré par l’environnement social qui nous submerge. Nos relations qui se noient!
Au final, avec NULLE PART, toutes nos attentes sont résolues en une mélodie nu jazz et ses voix convaincantes, ‘Et le monde est à moi!’quand de manière toute retenue elle balance toute la sauce, l’air de ne pas y toucher! Éclats de guitares sur la céramique fragile de notre bien pensante mollesse intellectuelle, elle y va pas par quatre chemins la Miss! Pas pour rien que je me réveille la nuit, dans son lit, à me gratter la tête!
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Sa sensibilité à fleur de peau exulte, dans ses textes intimes d’une clarté foudroyante font de ces trois pièces un diamant sur la couronne de son projet bilingue, dont la part anglaise s’intitulera littéralement NOR GOD NOR MASTER. Car une femme est au niveau de mère Nature, une femme est parfaite. Nous les marions parce que un homme n’a jamais assez de problèmes pour se développer à fond. Et!… Vu que j’ai toujours visé pour le sommet, faites le calcul?!…
Saigné sur le plaisir du dos de DanleMiel, à Montréal.
– ‘Chut! Elle va se réveiller là!…’