ÉDITION SPÉCIALE > Attentats à Bruxelles : 22 mars 2016, jour noir pour la capitale de l’Europe

"C’est l’Europe qui est visée, et c’est le monde qui est concerné. Paris a été particulièrement ciblé. Nous sommes devant une menace globale. Et nous devons y répondre globalement" a déclaré, il y a quelques minutes le président de la République François Hollande, en direct de l'Elysée.

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Le métro bruxellois Maelbeek touché, en plein cœur du quartier européen I ©RTBF.be

"Le cœur de la démocratie européenne est visé", estime aussi Sylvie Guillaume, eurodéputée. Son avion a été dérouté alors qu'il allait se poser à Bruxelles, à 8h30, ce matin. "J’étais à bord du vol Lyon-Bruxelles qui devait atterrir à l’aéroport de Zaventem, à Bruxelles, à 8 h 30 ce mardi matin. Nous étions sur le point de nous poser, mais j’ai senti que l’avion remettait les gaz. Dans un premier temps, une des hôtesses nous a simplement dit que l’aéroport venait de fermer et que nous allions devoir nous poser à Ostende (nord de la Belgique)."Tout le monde est resté calme"Un passager près de moi l’a rappelée : il s’inquiétait car il devait prendre une correspondance vers l’Afrique. C’est là que l’hôtesse, à mi-voix, a confié qu’une bombe venait d’exploser à l’aéroport de Bruxelles. J’ai craint que les gens ne paniquent, mais tout le monde a gardé son calme. L’information est restée confinée aux premiers rangs, elle n’a pas circulé dans le reste de l’avion. Nous, nous étions sains et saufs, mais je m’inquiétais pour ceux qui étaient au sol. Jusqu’à l’atterrissage à Ostende, nous n’avons eu aucune autre information. Quand nous avons enfin atterri, nous nous sommes tous précipités sur nos portables pour avoir des informations et pour rassurer nos proches. Je me rendais à Berlin pour une conférence : mes collègues et amis savaient que je devais transiter à cette heure-là par l’aéroport de Zaventem".L’inquiétude au Parlement à Bruxelles"Ils étaient très inquiets. Je l’étais aussi pour eux : une grande partie de mon équipe se trouvait confinée au Parlement européen de Bruxelles. La sécurité a été élevée au niveau orange : on leur demande de ne pas sortir. Ils me disent craindre que des types équipés de ceintures d’explosifs se baladent dans le quartier. Ils sont encore en pleine panique. On perçoit un fort degré de désorganisation sur place. Le fait que le quartier européen soit aussi touché, avec des explosions dans le métro, n’a rien d’anodin, bien sûr. On savait que le Parlement européen pouvait être une cible, à Strasbourg comme à Bruxelles."L’Europe visée"C’est un symbole qui est attaqué aujourd’hui. Le cœur de la démocratie européenne est visé. On franchit encore un niveau supplémentaire dans la peur que ces terroristes veulent faire planer sur nous. Difficile de ne pas voir, dans ce qui se passe aujourd’hui, un lien avec l’arrestation de Salah Abdeslam vendredi. Nos pays ont montré qu’ils savaient travailler ensemble pour lutter contre les organisations terroristes. Ça ne plaît pas à tout le monde". JB-M