Clôture de l'amour, de Pascal Rambert, avec Audrey Bonnet et Pascal Rambert

Publié le 22 mars 2016 par Onarretetout

« Je suis sûr qu’on va au théâtre parce qu’on aime voir les autres souffrir. C’est le principe de la catharsis. » Pascal Rambert dit cela dans un entretien à propos de cette pièce. Et pour souffrir, on voit souffrir. 

Le combat s’engage dès que l’homme a traversé le ring et atteint son coin. Car il s’agit bien d’un combat où tous les coups seront permis, tous les mots qui font mal. Pour justifier une séparation. L’homme balaie les défenses de la femme d’une phrase, avant même qu’elle ne parle, puis d’une autre et d’une autre encore. Elle est stupéfaite. Ne semble pouvoir rien dire, rien objecter. Il en fait une morte, il la transperce de ses flèches. Et elle encaisse, pleure. Il lui interdit même de pleurer. Alors son corps se tord. L’amour est mort.

Et puis un choeur d’enfants surgit pour chanter une chanson de Bashung : « Tu es dans l’angle…. Je me détache ».

Elle va prendre alors la place tenue par l’homme dans la première partie et prendre la parole. Aussi furieuse que lui désormais du côté du silence, avec ses armes à lui. Au début. Elle tentera de tendre la main une fois mais se ravisera, constatant que son adversaire, puisque combat il y a, est à terre. Mais il y était dès qu’elle a pris la parole. Dans ce face à face, l’homme ne semble accepter de l’autre qu’une soumission. Si elle se relève, il s’effondre.

Dans le jeu de Pascal Rambert, ce soir-là, dans sa façon de remettre en place ses lunettes, de remonter son pantalon, on se disait qu’il n’était pas assuré cet homme, qu’il était vaincu d’avance, sans résistance, bien qu’il ait choisi le combat lui-même. 

Deux personnages : Audrey et Pascal. Deux monologues. Pour blesser, pour en finir. Sur le tapis blanc d’un plateau de théâtre.

J'ai vu ce spectacle au Pôle culturel d'Alfortville (94) dans le cadre du Focus Effervescence.