Les 4 et 5 mars derniers se tenait la première édition du Lisboa Dance festival, le nouveau festival électronique à la programmation house/techno pointue de Lisbonne. L’événement se déroulait entre LX Factory, nouveau quartier branché de la capitale et le Ministérium Club. Emoustillés par la programmation avec des producteurs et djs que nous adorons comme Prosumer, MCDE, Âme, Move D, Sven Vath, Vakula ou encore Glenn Astro, nous ne pouvions pas manquer à l’appel. Ajouté à cela une folle envie d’aller se la couler douce tout en savourant un bon pasteis de nata à Bélem, et nous étions conquis. Les connaisseurs comprendront.
Inspiré de festivals comme l’ADE, le Sonar ou encore Les Nuits sonores dans leur version « toute première fois », Le Lisboa Dance Festival (LDF) n’a rien à envier à ses homologues européens. Petit prix, temps exquis, food truck, vinyl market, barber shop, gros sponsors, lieu krafté et bien sur programmation au poil, tout y est pour se laisser tenter chaque année
Nous avons été charmés dès notre arrivée sur les lieux. LX Factory, cet espace post-industriel excentré de la ville avec ses bars, restos et boutiques branchés, a tout pour plaire. C’est derrière les commerces, un peu à l’écart dans un grand container que nous attendait dans la nuit de vendredi à samedi un des artistes du duo Âme pour une première soirée exquise. Dans un registre un peu plus techno et « mental » que la programmation du lendemain, nous avons pu savourer cette première soirée pleine de surprises malgré la mauvaise acoustique du lieu. En même temps insonoriser correctement un hangar de milliers de mètres cube ne permettrait pas de payer sa place en early bird 20 euros pour ce plateau. Alors soit !
Le mini vinyl market à l’entrée tenu par le disquaire local « Carpet & Snare », les pintes à 4€, les Goodies Beefeater, le stand de clope, le Foodtruck Jameson et ses ribs de porc sauce barbac nous ont tout de suite réconciliés avec ce petit détail sans parler du mapping à couper le souffle.
Le samedi, pas de tricherie… Quelques Ricards et ça repart, on se pointe tôt, 19h30 tapantes pour s’enchainer le line up des 4 mousquetaires de la House : Glenn Astro, MCDE, Prosumer & Move D.
Nous sommes peu sur la piste pour Glenn Astro mais on sait pourquoi nous sommes là. C’est un public de connaisseurs qui est avec nous et malgré notre petit nombre, ça se trémousse sur la piste aux sons de la folle sélection de Glenn, producteur et fin digger de pépites auditives.
21h : Pause Gin To’ et ici le Gin To’ c’est 10€ mais c’est l’équivalent de 3 verres de Gin To’ français donc c’est rentable 😉 Le hangar commence à bien se remplir pour la venue de Motor City Drum Ensemble, qui nous a servi sur un plateau un dj set exquis, festif et éclectique comme à son habitude. Les galettes house groovy du maître auront suffi à réjouir l’assemblée chantant à tue tête sur des classiques du genre qui rendent heureux comme cette track de Bileo « You can Win », indémodable.
Une excellente préchauffe pour Prosumer qui, égal à lui même, nous a envoyé également toujours plus loin avec sa sélection tout aussi pétrie de groove implacable et son look de papa ours. Moment marquant et euphorie générale sur cette sublime track de Norman Jean Bell remixé par Moodymann.
S’en suivront les prestations de Move D et Sven Vath. Et c’est un Move D en forme que nous avons retrouvé là. Comme d’hab, le maitre nous a servi une sélection pointue et actuelle, comprenant notamment 2 tracks signés sur le label DKO dont la toujours aussi efficace « Quartier Sex » de Mad Rey, qui tourne dans les bags des plus grands djs depuis un moment. Ça fait plaisir ! Move D n’est pas un expert en termes de technique transition et tout le monde le sait, mais son impressionnante sélection a de quoi scotcher et calmer tout le monde à chaque fois. De quoi faire un trait sur une technique autant instinctive qu’approximative !
Le dimanche, une fois le festival terminé et surtout après avoir repris nos esprits (!), nous sommes allés interviewer Karla Campos, fondateur du festival pour qu’il nous en dise un peu plus sur la naissance du projet et ses ambitions pour l’avenir.
ENTRETIEN AVEC LE BIG BOSS DU FESTIVAL
Qu’est-ce qui t’a motivé à créer cet évènement ? Est-ce la perspective d’avoir un festival international comme le Weather festival de Paris, ADE à Amsterdam, ou encore Sonar à Barcelone ?
D’abord, j’adore la musique electro depuis les années 80. Ensuite, la scène électronique s’est étoffée au cours des trois dernières années, notamment au Portugal, donc j’ai senti que c’était le bon moment pour le faire et évidemment j’ai été influencé par des festival comme ADE ou d’autres du même genre en Europe.
Pourquoi avoir choisi de le faire à la LX Factory, qui fait partie du nouveau Lisbonne et qui se trouve loin du centre et est peut-être plus un lieu dédié aux étrangers ?
Ça ressemble en fait à un vieux village, genre cosy, ce qui est inhabituel. C’est un vieux site industriel reconverti en un hub artistique majeur de Lisbonne, plein de restaurants et de bars, avec sa propre atmosphère, qui correspond tout à fait pour un festival de musique « urbaine » telle que le LDF. Le spot bordélique parfait pour le public qui aime ce genre de festival. Rien à voir avec la recherche d’un public étranger.
Est ce qu’on peut dire que c’est un festival principalement dédié à un public étranger, notamment au vu du lieu où il se trouve ? Et aussi au vu du prix de l’entrée ?
Non ! C’est un festival international, mais il s’adresse à tout le monde. Vu que Lisbonne est très touristique, évidemment beaucoup viennent au festival, mais la majorité du public est portugais, en tout cas c’est ce qui s’est passé lors de cette première édition.
Justement combien de personnes ont assisté à cette première édition ? Et quelle est la part de touristes qui s’est déplacée à cette occasion ?
C’est pas moins de 9000 personnes qui ont foulé le sol du festival pendant ces 2 jours avec 80% de portugais et 20% d’étrangers.
Maintenant que le stress a du un peu retomber, comment vous vous sentez à l’issue de cette première édition ?
Je me sens satisfait, fier, et soulagé d’avoir enfin pu promouvoir un festival de musique urbaine et électro accompagnée de nombreuses activités autres que musicales. Et heureux d’avoir personnellement lancé un nouveau festival électro au Portugal !
Quel a été votre moment préféré du festival ?
Voir tout ce monde issu de la scène electro portugaise rassemblé, apprécier l’évènement et parler de ce que j’ai créé. C’est tellement gratifiant !
Que diriez vous à nos lecteurs pour leur donner envie de venir à l’édition 2017 ?
Venez kiffer avec nous au Lisboa Dance Festival, le nouvel évènement électro à Lisbonne, où se produit un excellent line-up underground de musique Electronique, Techno, House, Disco, Hip Hop, et de la scène Afro-Portugaise. Le lieu, LX Factory, est un spot qui bouge un peu dans l’esprit de Brick Lane à Londres. Venez profiter de Lisbonne, une ville qui gagne à être connue : plein d’hôtels ou guesthouses très accueillantes et bon marché, une bouffe incroyable et une atmosphère géniale. Ne manquez pas ça !
On vous le confirme. C’est à ne pas louper ! Pour conclure, la question du Limonadier : si vous étiez une boisson ou un cocktail, que seriez-vous ? Et pourquoi ?
Un Redbull, parce que ça me donne des ailes (rires) ou un Gin Tonic, parce que c’est frais, épicé et rafraichissant !
Obrigado ! Merci et à l’année prochaine ! Cheers !
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Lexoo
Darone de la Bande, rédactrice mais aussi responsable des partenariats et des événements du limonadier. J'aime la Funk, la Black Disco et la House music. Pour vous donner une idée, mes plus grandes claques musicales : Gerd Janson au Pano, MCDE au Weather, Jamie XX au Pitchfork et Aretha Franklin au Ravinia Festival, Chicago...Et beaucoup d'autres en fait !Mon Cocktail Préféré :
Un Mojito bien dosé bien sûr !
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