Rédacteurs et stagiaires: cliquez sur cette barre pour vous connecter en back-office de la rédaction!
Lors du sommet européen des 7 et 8 mars, 6 milliards d'euros ont été proposés à la Turquie afin qu’elle contienne le flux migratoire et qu’elle permette le renvoi sur son territoire des migrants entrés illégalement en Grèce. Un nouveau sommet, organisé les jeudi 17 et vendredi 18 mars, devait entériner cette proposition.
Désireux de dénoncer la politique de refoulement menée par l’Union européenne, de nombreux citoyens ont décidé d’engager une action symbolique, baptisée "European Black Days". Plusieurs associations, dont Amnesty international, Médecins du monde et Europe4People, ont apporté leur soutien à ce mouvement de protestation.
L’opération s’est déroulée en deux temps. Dans la soirée du mercredi 16 mars, les citoyens étaient appelés à participer à des veillées de solidarité. Ainsi, la veillée organisée devant le Conseil européen à Bruxelles a réuni plus de 500 personnes, qui, suivant la consigne, étaient vêtues de noir et portaient des bougies allumées.
Puis, durant la tenue du sommet, la population était encouragée à faire part de son désaccord sur les réseaux sociaux à travers l’utilisation de la bannière noire et du hashtag #EuropeanBlackdays, la diffusion de l’événement, l’appel à la mobilisation, etc. Les citoyens et associations étaient également appelés à s’approprier le mouvement et à organiser des actions spontanées démontrant leur rejet de la politique migratoire actuelle.
Mais cette mobilisation citoyenne n’a pas empêché le Conseil européen de confirmer sa stratégie migratoire. Dans les conclusions du sommet, qui réaffirment la priorité pour l’Union européenne de "reprendre le contrôle de ses frontières extérieures", le Conseil européen a en effet fait part de sa volonté de mettre pleinement en œuvre la déclaration UE-Turquie. Les dirigeants européens ont par ailleurs souligné qu’ils attendaient de la Turquie "qu'elle respecte les normes les plus élevées qui soient en ce qui concerne la démocratie, l'État de droit et le respect des libertés fondamentales, dont la liberté d'expression".
Ces conclusions révèlent ainsi que c’est en toute connaissance de cause que les dirigeants européens ont décidé de cloisonner les migrants dans un pays qui bafoue les droits de l’Homme.