Le Pôle culturel d’Alfortville (94) vient de terminer une semaine pendant laquelle, sous le titre « Effervescence », le public a pu voir et entendre de l’amour la montée et le déclin, la quête et la perte, la déclaration et la rupture.
Quand vous arriviez à l’étage du Pôle culturel, vous découvriez une installation d’une dizaine de casques de coiffeur sous lesquels vous pouviez entendre des propos recueillis par Bernadette A (Compagnie Zaoum). L’amour, c’est quoi, c’est comment, ça vous désespère ou ça vous comble ? On s’installait : cinq minutes ici, cinq minutes là, on écoutait et, bien sûr, ça résonnait en chacune et chacun. Il y avait dans l’installation, intitulée « (Im)permanences » un peu l’aspect d’un manège, et Piaf n’était pas loin : « tu me fais tourner la tête ». Et, comme l’amour ne se joue pas que dans la tête, une autre chanson s’est imposée à moi, celle de Gnawa diffusion : « Je voudrais être un fauteuil dans un salon de coiffure pour dames ». Une histoire de fesses donc, aussi. Ce n’est certes pas un hasard puisque la Compagnie Zaoum a présenté récemment un « Éloge des fesses », à la fois sur des scènes et au Musée du Louvre Lens. Impermanences donc dans le titre, mais cohérence dans le parcours de la Compagnie : « le mouvement est déséquilibre rééquilibré par les fesses ». Et c’est un mouvement, l’amour, on ne peut pas s’y installer comme si enfin on était arrivé. J’en ai vus qui essayaient un casque et puis un autre. J’en ai vus qui n’en osaient qu’un seul. J’en ai vus qui échangeaient leurs places. J’en ai vus tant qui, curieux, voulaient tout entendre. Et, pleins de ces mots entendus, allaient s’asseoir dans un autre fauteuil, dans la salle du théâtre.