La dégustation mensuelle chez Isabelle et Daniel Sériot est devenue un incontournable.
Cette fois ci le thème retenu était : Cornas.
Et y avait du monde !
Dès l'entame Isabelle nous annonce la présence d'un pirate et d'un doublon ...
(nota :
comme toujours, cliquer sur une photo permet de l'afficher dans un format plus confortable)
Tout cela a (bien sur) été dégusté à l'aveugle, et dans l'ordre suivant :
Vincent Paris : Granit 60 (2011)
Belle entrée en matière que ce vin au beau nez de violette, de réglisse et de fruits noirs (mûre, griotte). Boisé encore sensible au nez comme en bouche dont la matière est belle et repose sur une bonne trame acide.
Très longue finale et beau vin.
Comme d'hab : à amener un vin autant l'apprécier quand on le goûte à l'aveugle. J'avais hésité sur le Cornas à amener, opté pour celui ci et finalement çà tombe bien : ce vin est un de mes deux préférés. Belle aromatique sur un nez ouvert, expressif, et complexe. De la maturité au nez mais, pour autant, bonne trame acide qui allège la bouche. Mûr et frais à la fois, avec de la structure, de beaux tanins, de la fraîcheur et une longue finale. What else ?
Nez bouqueté plutôt (très) sympathique mais en bouche ça se gâte : le corps est bien léger, avec un bois présent et surtout une finale qui assèche.
Pas la grosse éclate donc !
(selon Daniel ce commentaire peu élogieux devrait m'attirer un commentaire foudroyant de l'un de mes commentateurs réguliers, fan inconditionnel de cette cuvée ... ;-) )
Belle robe sombre, notes d'évolution sur la frange.
Ensuite j'ai beaucoup de mal avec ce vin que je goûte très médiocrement, le trouvant écrasé par le bois bien qu'il ait été carafé depuis 6 ou 7 heures !
Il me faudra y revenir en fin de série, 2 ou 3 heures plus tard, pour qu'il se révèle enfin. Poivre, graphite, violette, mûre, eucalyptus sont enfin là. Belle matière : c'est concentré mais harmonieux et suave.
Très joli vin. Finale peut-être un poil dure ?
C'est contrariant de découvrir ce vin après l'avoir goûté, de voir d'une part la cuvée et d'autre part le millésime ... et de se dire qu'on a préféré le précédent !
Pourquoi ?
Ici le nez est encore très fermé, nez duquel percent des arômes floraux, fruité, café ... et pas mal boisés aussi. Grosse matière et probablement tout aussi gros potentiel, mais mon Dieu (Dionysos) que le bois est encore présent et pas super bien intégré (euphémisme).
A revoir dans un paquet d'années ?
On attaque ensuite la seconde partie de la série, avec des vins qui n'ont pas bénéficié d'un carafage aussi long que les précédents. Certains ont pu en souffrir, même s'il a été possible de les gouter encore par la suite pour se fixer les idées.
Nez mûr, fin, ouvert. En bouche c'est harmonieux et équilibré mais gagnerait sans doute à avoir plus de matière. C'est joliment fait mais monté un peu léger. Belle et longue finale aromatique.
Nous n'apprendrons qu'en fin de soirée que les deux vins suivants sont les deux doublons.
L'habitude est de donner une note sur 20 ... j'ai mis 13 au premier et 13.5 au second, on va dire que je m'en sors honorablement pour la note, avec des commentaires proches sinon identiques.
Comme d'habitude en ce cas là, ça remet les pendules à l'heure sur d'une part la fiabilité de la dégustation et d'autre part la possible variation de bouteille à bouteille.
Domaine Courbis : Champelrose (2012)
Premier nez très réduit, puis intéressantes notes poivrées, de la cerise aussi. Belle matière, puissante mais aux tanins de qualité.
Autant la première bouteille me semble plus marquée par le bois et avec une finale un poil sèche, autant la seconde me semble plus équilibrée et harmonieuse.
Superbe vin ... et grand méchant pirate !
Beau nez un peu montant de fruits, d'eucalyptus et d'empyreumatique. De la matière et de l'équilibre mais une finale encore rustique (mais fort plaisante) qui demande à attendre quelques années.
Très beau vin, très beau potentiel !
Franck Balthazar : Chaillot (2013)
C'est le seul vin que je ne noterai pas, le trouvant tout à la fois acescent et marqué par les phénols volatils (sparadrap très présent).
Note moyenne obtenue par les 3 vins préférés hors pirate (10 dégustateurs) :
1. Alain Voge : Les Chailles (2012) = 16.05
2. Stéphane Robert : Domaine du Tunnel (2012) = 14.94
3. Vincent Paris : Granit 60 (2011) = 14.27
Dès la fin de la dégustation, puis tout au long du repas en commun qui s'en est suivi il a été possible de revenir sur les Cornas (et le Crozes) :
Pour ma part j'avais opté pour une sorte de tajine de poulet aux citrons confits, mais aussi pour 2 vins bien différents.
D'abord un blanc sec à Montravel, au Domaine de Perreau de Gaelle Reynou-Gravier.
Ce vin j'en parlerai dans un prochain billet, à l'occasion des Vendredis du Vin.
Ensuite, alors que Zéphirine regardait, consternée, l'entame de France - Angleterre vient un rouge de là haut sorti du bas de ma cave.
Là haut ?
Oui, en Bourgogne, quoi.
D'ordinaire, je ne suis pas un grand fan des rouges bourguignons, il me faut bien l'avouer. Pour autant certains finissent encore de prendre la poussière dans mon fond de cave.
C'était le cas de mon dernier exemplaire du Volnay - Pitures Premier Cru (2004) de Jean-Marc Boillot.
Belle robe.
L'aromatique est très plaisante sur des notes allant de la truffe à l'humus, en passant par un pot pourri de fleurs sèches et d'épices douces.
Bouche à la matière dense, dont les tanins sont serrés.
Finale encore un peu ferme, mais pour autant c'est harmonieux, bien construit et en a encore sous la pédale.
Belle soirée, encore une fois.
Comme toujours, même avec les beaux vins :
A consommer avec modération,
l'abus d'alcool nuit à la santé.