Sarkozy a annoncé la suite des mesures d'économie du train de vie de l'Etat, validé les projets de loi sur la réforme pénitentiaire, l'offre raisonnable d'emploi, le service minimum d'accueil à l'Education Nationale.
Une Présidence économe en trompe-l'oeil
Nul besoin de crier au loup: les dépenses de l'Elysée ne représentent que 35 millions d'euros par an, sur un budget de fonction de l'Etat de 232 milliards d'euros. Mais les petits détails de cette inflation font mal. Davantage qu'un symbole, ils révèlent le peu de considération que le chef de l'Etat témoigne pour la mesure. En 2007, le Président à peine élu a éprouvé le besoin de faire dépenser 500 000 euros pour rénover ses salles de bains et autres salons présidentiels. On se souvient qu'il avait tardé à s'installer à l'Elysée.
En 2007, sans le dire, il s'est octroyé une belle augmentation personnelle (+29%), avant celle de +140% qu'il a fait voter pour l'année 2008.
En 2008, il va se faire aménager un "AIR FRANCE ONE", sur le modèle du Boeing présidentiel américain. Il est vrai qu'il qu'une flotte de 7 avions à sa disposition, sans compter les prêts gracieux de son ami Vincent Bolloré.
Le porte-parole de l'Elysée, Luc Chatel, se risque au mensonge et au ridicule pour expliquer ces "petits" écarts : Sarkozy travaille 3 fois plus que Chirac (donc 8% d'augmentation de son budget, ce n'est si élevé), et en plus il a rapporté 50 milliards d'euros de contrats. Un peu de sérieux, Mister President !
Une réforme pénitentiaire en trompe l'oeil
Il y a quelques jours, Rachida Dati a présenté sa réforme pénitentiaire. Elle était attendue pour l'automne dernier. Près d'une an après la loi antirécidive et la justice des mineurs, qui a précipité dans des prison, sans rationalité. Il y a un an, la population carcérale était de 52 000. Au 1er juin dernier, elle atteignait 64 000 individus, pour un peu moins de 51 000 places. Un taux record de surpopulation depuis 2004.
On aurait pu imaginer que le gouvernement annonce un large plan de moyens en faveur des conditions pénitentiaires, à la hauteur de ses ambitions répressives. Que nenni ! Rachida Dati a suggéré ... de généraliser le bracelet électronique en lieu et place, sous conditions, de la détention provisoire. Cela concerne ... 2% des détenus. Attendiez-vous un plan de construction de prisons ?
Une baisse du chômage en trompe l'oeil
Le candidat Sarkozy avait promis la baisse du chômage. L'électeur crédule avait compris que la Sarkofrance serait celle du plein emploi à temps complet. Que nenni ! Nicolas Sarkozy évacue, vague après vague, les chômeurs des statistiques officielles. Le chômeur de 2012 sera un survivant des purges statistiques et autres radiations d'indemnités. Baisser le chômage ne signifie pas augmenter l'emploi. Les Français commencent-ils à comprendre ?
Voici cette semaine le fameux projet de "l'offre raisonnable d'emploi." Un chômeur ne pourra refuser plus de deux offres d'emploi correspondant à son profil à moins de 30 kilomètres de son domicile, sous peine d'être radié. Le communiqué officiel est habile pour présenter un chantage comme une garantie ! "Le salaire de l’emploi proposé doit représenter au moins 95% du salaire antérieur après trois mois de chômage, au moins 85% après 6 mois, au moins le montant de l’allocation perçue après un an" et ne pourra être inférieur au salaire minimum. Vous être trop bon, Monsieur Wauquiez ! Que ce dernier reconnaisse que la fraude aux indemnités chômage ne concerne que 2% des allocataires importe peu au gouvernement.
Une diplomatie en trompe l'oeil
Avec un peu de recul, la politique étrangère de la France depuis un an produit peu de résultats ; Sarkozy avait deux priorités : il voulait d'abord sortir l'Europe de ses blocages institutionnels. "Son" Traité simplifié de 273 pages (puisqu'il s'en ait attribué la paternité) vient de sombrer après le refus irlandais de jeudi dernier. Ce traité était "le" chantier européen de Sarkozy. Pour le reste, il a passé 14 mois à défendre l'Union de la Méditerrannée, un projet qui irrite et exclut une vingtaine de membres de l'Union; il a agacé Angela Merkel jusqu'à affaiblir l'axe franco-allemand historique.
Sarkozy voulait ensuite rallier les dictateurs de la planète au droit international : à coup de centrales nucléaires et de courbettes diplomatiques, il a tout fait. Coucher avec l'ennemi mais pour quel résultat ? Kadhafi a libéré, moyennant finances, les infirmières bulgares, mais il a refusé, comble de l'ironie, l'Union de la Méditerranée. Sarkozy a dû se joindre à Bush pour attirer la Syrie loin de l'Iran. Belle affaire ! Cette courbette de trop serait-t-elle payée par l'envoi de renforts français en Afghanistan ?
Un Président qui n'a pas changé
A chaque étape importante, Nicolas Sarkozy a changé... en surface. C'était son slogan de campagne présidentielle. Le 14 janvier 2007, il annonçait aux Français: "j'ai changé." Ces derniers jours, il a paru conciliant : un déjeuner avec Chirac, puis l'inauguration de sa fondation; quelques reportages bien choisis sur son épouse Carla Bruni, qui nous expliquait qu'elle apportait de la sérénité à son mari; un sommet franco-allemand très diplomate; une lettre aux militaires pour les rassurer. Bref, Nicolas se calme et écoute.
Nicolas Sarkozy n'a pas changé.
Nul besoin de chercher loin, les faits viennent à nous.
Ami Sarkozyste, où es-tu ?