La progestérone donne au sperme l’impulsion finale nécessaire pour féconder l’ovule mais l’hormone sexuelle est également impliquée dans tous les aspects de la fertilité féminine. En identifiant le récepteur ou protéine ABCD2 qui répond au niveau des spermatozoïdes à la progestérone, et contribue à activer la flagelle du spermatozoïde qui le propulse dans l’œuf, ces chercheurs de l’Université de Californie Berkeley ont découvert probablement une des causes de l’infertilité masculine mais aussi une cible prometteuse pour la contraception masculine ou féminine. Conclusions dans la prestigieuse revue Science.
Sans compter que ce récepteur est également présent dans de nombreux autres tissus et pourrait être également un relais clé dans l’action de la progestérone sur les cellules nerveuses, les muscles lisses et le tissu pulmonaire.
Le commutateur est un récepteur de protéine qui répond à la progestérone, une hormone sexuelle féminine, libérée par l’œuf ou ovocyte, le but ultime vers lequel le sperme se précipite. Des milliers de ces récepteurs sont présents sur la surface de la flagelle du spermatozoïde, et quand le sperme se rapproche de l’œuf, l’hormone active le récepteur et déclenche une cascade moléculaire qui active la flagelle, permettant au sperme de passer à travers les cellules qui protègent l’œuf.
Une cause possible d’infertilité identifiée : Si la protéine du récepteur ne reconnaît pas la progestérone, ce processus ne se déclenche pas et c’est l’infertilité. C’est donc en fait un nouveau mécanisme qui vient d’être identifié dans l’activité du sperme humain.
Une cible possible pour une contraception unisexe : un médicament capable d’inhiber ou d’inactiver ce récepteur, en bloquant ce processus, ferait un bon contraceptif "unisexe" car utilisable par l’un ou l’autre des partenaires sexuels. Car en stoppant l’effet d’induction de la progestérone, le sperme ne sera pas en mesure d’atteindre ou de pénétrer dans l’ovocyte.
Une cible clé pour toutes les maladies impliquant des tissus contenant la progestérone : les auteurs rappellent que de nombreux tissus – le cerveau, les poumons, les muscles lisses – contiennent la progestérone ou des récepteurs de stéroïdes qui peuvent agir de manière similaire, pour déclencher des changements majeurs dans les tissus. Ainsi bloquer cette action de la progestérone pourrait peut-être permettre de réduire la douleur dans les neuropathies, la production de mucus dans les poumons ou la contraction excessive des muscles lisses dans l’asthme : » Cela pourrait être une voie cellulaire universelle« .
Source: Science 17 march, 2016 DOI: 10.1126/science.aad6887 Unconventional endocannabinoid signaling governs sperm activation via sex hormone progesterone (Schéma@Polina Lishko et Melissa Miller, UC Berkeley)
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