Il est, au fond des bois, des chemins mystérieux que personne n’ose emprunter.
On dit que ce sont des chemins qui mènent au bout des rêves,
Mais on dit tant de choses…
On dit aussi que les rares téméraires à s’y être aventurés ne sont jamais revenus.
Il est des forêts pleines de mystères où vivent librement des animaux sauvages.
Ce doit être cela le rêve : être libre, s’aventurer dans des sentiers inconnus, et s’y perdre à jamais.
Je regarde celui-ci, qui s’enfonce noir dans les fougères rousses
Et qui disparaît là-bas, entre deux grands chênes.
Quelques oiseaux chantent, tels des sirènes
Et les branches souples des arbres s‘agitent lentement au vent,
Comme le fait le doux roulis de la mer.
Vais-je me perdre dans cette immensité verte d’où émergent quelques rochers tranchants ?
Saurai-je éviter ces récifs, moi qui ne sais même pas naviguer ?
Mais les sirènes sont les plus fortes et déjà je m’avance, rêvant à des nudités blanches étendues dans le sous-bois moussu.
Il fait plus frais ici et de la terre monte une senteur troublante et qui fascine.
Odeur des feuilles mortes d’un vieil automne, parfum des genets en fleurs, ou effluve de résine d’un bosquet de pins.
Un oiseau a lancé son cri d’alarme devant l’intrus qui s’avance.
Tout est maintenant silencieux.
Je suis passé entre les deux grands chênes
Et suis entré dans la forêt profonde.
Photo personnelle