Un retour tempéré

Publié le 30 janvier 2016 par Morduedetheatre @_MDT_


Critique du Retour au désert de Bernard-Marie Koltès, vu le 29 janvier 2016 au Théâtre de la Ville
Avec Catherine Hiegel, Didier Bezace, René Turquois, Nathalie Matter, Cédric Veschambre, Elisabeth Doll, Isabelle Sadoyan, Kheireddine Lardjam, Adama Diop, Riad Gahmi, Louis Bonnet, Stéphane Piveteau, et Philippe Durand, dans une mise en scène d’Arnaud Meunier

Je connaissais très mal l’oeuvre de Bernard-Marie Koltès lorsque je me suis rendue au Théâtre de la Ville, vendredi dernier. Quelques extraits du Retour au désert dans lesquels apparaissait Jacqueline Maillan, une lecture d’un passage de l’oeuvre par Laurent Stocker, voilà tout mon bagage sur Koltès. Je n’ai pas été transcendée par ce texte qui me paraissait un peu lointain, et me touchait finalement peu. Retour sur un spectacle dont je suis sortie partagée.

A la fin de la guerre d’Algérie, Mathilde rentre chez elle, dans une maison de la province française. Elle débarque ainsi chez son frère sans prévenir, avec ses deux enfants, Édouard et Fatima. Immédiatement, on comprend les relations difficiles qui la lient à son frère, Adrien, qui vit dans cette maison avec sa nouvelle femme, soeur de sa première femme morte, et alcoolique. La pièce évoque la guerre d’Algérie – c’est plus une atmosphère qu’une histoire en elle-même.

Et c’est d’ailleurs parce que l’histoire à proprement parlé n’est pas suffisante qu’il faut réussir à recréer cette atmosphère, tendue, d’après-guerre, à laquelle se mêlent également des conflits familiaux et des non-dits. La tension qui pourrait émaner d’un tel spectacle n’est pas là, et ce principalement à cause de la mise en scène d’Arnaud Meunier qui ne pousse pas assez loin les personnages, comme celui de Haziz. Même Mathilde pourrait être plus âpre, plus agressive, plus active encore : Mathilde est une femme de certitudes, tournée vers l’action, et son opposition avec son frère Adrien aurait gagnée à être encore plus soulignée.

Cependant, il y a quelques beaux moments dans ce spectacle : je me souviendrais notamment de l’arrivée de Mathilde, mais également du monologue de son fils, qui est également l’un des plus beaux passages de la pièce, et qui est dit avec brio par Cédric Veschambre.

Pas essentiel, et même plutôt décevant pour mon premier Arnaud Meunier