Ecabochage

Alors j'aurai pu éclater en phrases froides et précises comme de l'acier. Eclater ou me déchirer en deux, en quatre, en mille parce que je n'en puis plus et me demande comment diable je tiens encore debout. Né prématurément et parce que sachant que ma fin en ira de même, je donne, donne, et donne. Ou n'est-ce qu'une impression? Ce qui ne l'est pas, ce sont le Silence et les reproches sordides. Et je pourrai face au miroir saccager ma gueule sans sourire que ça n'y changerai rien.
Parfois j'aurai aimé pleurer en criant "S'il-vous-plaît, non, je n'en peux plus davantage." Mais je me tais et continue, sans rien demander. Je me donne à tout tout entier car je n'ai plus rien à perdre. Ou alors ne suis-je qu'un imposteur, un immonde charlatan qui n'est pas même son ombre. Auquel cas, l'escroquerie serait de taille.